Détour

Que se passe-t-il ensuite ? Je l'ignore car je perds connaissance, c'est-à-dire que je replonge dans mon coma. C'est sans doute ce que j'ai de mieux à faire.
Clément Rosset - Récit d'un noyé
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

Détour

Hard boiled - Assassinat - Gang MAJ mardi 14 avril 2020

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 12,9 €

Marc Falvo
Lille : Faute de frappe, janvier 2020
248 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-9563460-7-4

Dard-dard

Voici le retour de l'infra-détective Stanislas Gerald Kurtz, surtout privé de travail et donc de fonds... Mais ce n'est pas une nouvelle affaire qui l'envoie au fondement du pays, mais un faire-part de décès, celui de Franck Drexel dit Drexel le Bretzel, un ami d'enfance et de quatre cents coups avec une bande que le temps a décimé. Comment l'envoyeur a-t-il bien pu retrouver une ancienne, voire antédiluvienne connaissance pour l'inviter aux funérailles ? Pour résoudre l'énigme, si énigme il y a, Kurtz se rend à Carmona, trois cent mille habitants, un bled gai comme un congrès de dentistes. Une ville où tout n'est pas blanc-bleu : d'abord, il y a les apprentis maffiosis du coin, plus louches que des verres correcteurs. Ensuite, il apprend que Franck, contre toute attente, était devenu écrivain et rédigeait une série de polars à succès. Enfin, tout le monde en ville semble n'avoir qu'une seule envie, le voir repartir, lui, au plus vite. Il finit par rencontrer Eleonor Drexel, la sœur du de cujus, celle qui lui a adressé le faire-part en apprenant sa profession. Car pour elle, la mort de Franck n'a rien d'accidentelle... Mais les gros bras locaux ne veulent pas voir un privé mettre le nez dans leurs affaires. Ça va swinguer en France profonde !
Stan Kurtz est l'alter-ego de Marc Falvo, et il en est déjà à son troisième roman. Le fait qu'il soit dédié au regretté Frédéric Dard annonce la couleur, mais plutôt que l'hénaurme typique de San-Antonio, que peu sauraient manier de façon convaincante (Nadine Monfils étant l'exception), l'auteur choisit ici la gouaille et le bon mot sans pour autant aller trop loin (quoique, maintenant, mettre un mot d'anglais par page relève aujourd'hui plutôt de la littérature germanopratine top-cool-haïpe-swag faisant semblant de s'encanailler), mais avec des moments indéniablement inspirés (la rencontre avec une fan d'Elvis...). On est plutôt dans le récit de privé traditionnel modernisé où l'influence incontournable sur la littérature populaire d'un certain Gabriel Lecouvreur est passée par là (avec juste quelques changements cosmétiques, le tout pourrait d'ailleurs être une aventure du "Poulpe"). L'auteur réussit à caler tous les archétypes de l'histoire de privé, mais sans forcer, ni donner un côté trop méta typique de ceux qui ne connaissent pas le genre, uniquement ses clichés. Là, on sent que Marc Falvo maîtrise et aime le sujet, condition idéale à un pastiche réussi, auquel il y ajoute une vraie faconde également typique des grands auteurs populaires (au sens noble du terme). Et celui-ci l'est indéniablement, inscrit qui plus est dans un livre qui est un bel objet qu'on aura plaisir à offrir ou à mettre dans sa bibliothèque.

Citation

Dès l'accueil, je me sentis aussi bienvenu qu'une hémorroïde. Je dus affronter la crème de la crème de l'incompétence, le nec plus ultra en matière de tournage de pouces et d'enculage de mouches, un zig rouquin mollasse et bégayant, con comme les pieds de la lune.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 14 avril 2020
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page