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Grand format
Inédit
Tout public
496 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-37686-242-0
Coll. "Les Trois souhaits"
Quand Hammett rencontre Cthulhu
Nous sommes à Providence en 1931. La crise de 1929 est bien entendu encore vivace, mais cela n'empêche pas les activités de continuer. C'est dans ces conditions qu'une troupe de théâtre s'obstine à monter une version scénique d'un roman classique américain, La Lettre écarlate. Mais, on va retrouver les principaux acteurs morts dans des postures effrayantes et les conditions de leur mort sont particulières. Il reste cependant une jeune femme survivante, mais elle est dans le coma qui, lorsqu'elle en sort, refuse de parler. Jefferson, un homme du FBI, est envoyé pour enquêter et comme il en a les moyens, il s'est adjoint deux inspecteurs privés, un noir, un ancien soldat dans les tranchées qu'il supervisait, et une femme particulièrement affutée. En menant l'enquête, les trois policiers vont devoir s'opposer à une bande de criminels irlandais qui contrôlent la ville, à des anarchistes italiens qui cachent une des témoins, et vont même rencontrer Howard Phillips Lovecraft, un écrivain peu connu mais qui connait bien l'œuvre de Nathaniel Hawthorne (l'auteur justement de La Lettre écarlate). Mais surtout, ils découvrent qu'une scène de meurtre quasiment identique s'est déroulée plus tôt. Tout ceci est lié à un mystérieux homme noir, une force ancestrale, qui vit dans l'ombre et juste à la limite de votre perception (mais vous sentez bien qu'il est là). Mais peut-être n'est-ce qu'une illusion...
Le roman de Philippe Auribeau joue sur une enquête policière prenante situé dans une Amérique des années 1930 plaisamment reconstituée. Une partie se déroule dans une atmosphère très hard boiled avec des notables éclaboussés, des orgies, des truands racistes et des petites frappes, des clochards célestes, et l'autre dans l'arrière-pays, là où les ploucs croisent des sectes anciennes, continuant des cultes sataniques ancestraux, en s'appuyant sur la police corrompue et l'horreur des bois profonds. Doté d'un final fort, rapide et qui risque de surprendre, le roman prend son tout son temps pour décrire et pour raconter une histoire, pour tisser des liens qu'il reste à nouer par le lecteur, pour créer des atmosphères qui rappellent les pulps, qu'ils soient policiers ou fantastiques, et qui constituent mine de rien la matrice des genres actuels. Voilà donc un ouvrage qui mérite sa place dans toute bibliothèque curieuse.
Citation
Caleb Beauford gara la Cadillac le long du trottoir. C'était une conduite bleu pâle, aux chromes rutilants et aux sièges de cuir blanc ivoire. Des passants suspendirent leur pas pour s'émerveiller devant les courbes de la luxueuse automobile, avant que les visages ne se ferment en découvrant que son chauffeur était noir.