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Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Arles : Actes Sud, juin 2019
486 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-12178-5
Coll. "Actes Noirs"
Une p'tite pièce, m'sieur dame ?
À Amsterdam, l'équipe Opcop enquête pour le compte d'Europol sur la possibilité qu'un gang se livre à un trafic d'êtres humains à l'échelle de toute l'Europe pour les forcer à la mendicité. Surveillance, filatures, gadgets technologiques, l'unité de Paul Hjelm est sur le point de les coincer quand l'affaire se corse. Prostitution, chantage, et que vient donc faire là une députée européenne aux sympathies écologiques ? Entre les Pays-Bas, l'Allemagne, la Suède et les Balkans, on voyage beaucoup au fil d'une enquête terriblement touffue.
Romancier, journaliste, scénariste, Arne Dahl est une star du polar nordique, sans la neurasthénie qui caractérise ses collègues. Avec la série "Opcop", dont chaque volume est indépendant - mais une série qu'il vaut mieux avoir lu dans son intégralité pour comprendre les relations entre ses multiples enquêteurs -, il livre des romans calibrés comme les séries télé policières à succès : un casting de flics internationaux, dont les problèmes personnels resurgissent au beau milieu des romans, des gadgets de surveillance digne des agences gouvernementales les plus pointues, des méchants très méchants, et des intrigues à thèse, qui évidemment se complexifient au fur et à mesure de leurs nombreux twists. Autant le dire tout de suite, tout ceci apparaît, et particulièrement dans Le Jeu du loup, assez vain. On se perd très vite dans cette succession de scènes (une ville, une scène, un plan) et on décroche peu à peu, au fil de dialogues ternes et de blocs de contexte qui veulent faire sens, mais ne parviennent qu'à tenter de redresser une intrigue en berne. Origine géographique oblige, on ne cesse de voir en Arne Dahl le successeur de Maj Sjöwall et Per Wahlöö, mais là où le couple utilisait brillamment le filtre du polar pour exposer les mensonges de la société suédoise, Arne Dahl se contente d'empiler les "bonnes causes" sans parvenir à nous intéresser une seconde au sort de ses personnages, et pire encore, de ses victimes, silhouettes interchangeables dans ce théâtre du vide... À réserver aux maniaques des Experts et autres séries policières prédigérées.
Citation
Voici le papier en question, dit Bouhaddi en faisant s'afficher une photo sur un quatrième écran. Un code, comme tu vois. Nos experts s'y cassent les dents depuis une semaine. Deux parties, quelque chose qui ressemble à un texte continu, puis plutôt comme une liste.