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Homonymies sanglantes
Laurent Mils travaille à la brigade criminelle. Il pourrait se la couler douce dans sa petite ville provincial, mais c'est compter sans un certain John. John rappellera aux amateurs de polars "John Doe", un nom générique sous lequel les administratifs américains nomment les inconnus. Comme le roman de Guillaume Demichel lorgne beaucoup du côté des romans de serial killers à l'américaine, il y a là comme une certaine logique. Tout commence avec une lettre anonyme que reçoit le policier. Le mystérieux correspondant lui annonce qu'il va tuer quelqu'un et qu'on ne pourra pas l'arrêter. Laurent Mils est surpris de recevoir ce courrier car, après tout, il n'est pas censé être un policier hyper réputé et son nom ne s'étale pas dans les "Une" des journaux. Comme son chef commence à se poser des questions, très rapidement on lui adjoint Marion Lombardi, une profileuse, un peu timide mais, qui va se dégeler auprès de ce policier tendre et viril. Elle repère vite grâce au langage des messages les obsessions du tueur : il a basé ses crimes sur des répétitions de meurtres dans des films, et il donne des indices sur son prochain mode d'opération en évoquant le futur film. Il a choisi comme victimes des personnes dont le nom correspond plus ou moins euphoniquement aux victimes des films ciblés. Une course poursuite s'engage, mais le tueur a régulièrement un coup d'avance, comme s'il savait où se dirigeaient les regards de la police. Les cadavres commencent à s'empiler et, tandis que le policier déprime de plus en plus de ne pas pouvoir l'arrêter, la profileuse le cerne de plus en plus, se posant les bonnes questions. Le récit de Guillaume Demichel est plutôt bien construit, créant du suspense par cette course poursuite entre le policier, la profileuse et l'assassin qui sait comment faire pour cacher les bons indices et détourner les soupçons. Du coup, l'intrigue reste très classique dans son déroulement et les personnages pourraient être interchangeables avec ceux d'autres romans sur le même thème. Laurent Mils a été choisi parce que son nom ressemble à celui du détective de Seven, mais il n'en a pas la carrure. L'addition de meurtres composés à l'image de films de cinéma, choisis parmi des titres très classiques, reste un bon décor. Il est cependant dommage, même s'il s'agit ici d'un premier roman, que sur ce décor s'agitent des personnages sans grande consistance ni originalité.
Citation
En entrant, les deux visiteurs furent obligés de slalomer entre les mégots écrasés, les cadavres de bouteilles et les boules de poussière et ce n'est qu'une fois au milieu de la pièce qu'ils réalisèrent dans quel état se trouvait l'endroit où ils étaient.