Un jour comme les autres

Le gros persan noir aux yeux d'opale dévisageait l'intrus avec l'affabilité d'un démon du huitième cercle accueillant un damné. Il était de toute évidence le maître des lieux, cela grondait sous la fourrure.
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Roman - Noir

Un jour comme les autres

Psychologique - Disparition - Procédure MAJ mercredi 27 mai 2020

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,5 €

Paul Colize
Paris : Folio, mars 2020
508 p. ; illustrations en noir & blanc ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-285361-6
Coll. "Policier", 906

Le diable se niche dans les détails

On dit que chaque personne se souvient de ce qu'elle faisait le jour où les tours jumelles du World Trade Center se sont effondrées, ou pour les plus anciens, le moment où l'homme a posé le pied sur la Lune. Mais, il existe également de nombreuses personnes qui peuvent se souvenir d'un jour marquant à titre individuel, et pourtant, pour le reste du monde, ce jour-là a été un jour comme les autres. On pourrait même rajouter qu'une journée exceptionnelle a pu commencer de manière tout à fait normale. C'est sans doute ce que pense Emily le jour où Éric, son amant, part tranquillement travailler comme d'habitude. Il doit juste rencontrer quelqu'un avant de se rendre à son travail. Mais Éric ne revient pas. Sa voiture est dans le parking de l'aéroport et il s'est transformé en homme invisible. Peu à peu, tout le monde l'oublie sauf Emily et le Webmaster d'un réseau qui travaille sur les disparitions mystérieuses et autres épisodes criminels. C'est par l'intermédiaire de ce dernier que l'affaire pourrait rebondir. En effet une témoin a vu le disparu quelques heures avant cette disparition avec un homme d'affaires belge. Or, cet homme a été retrouvé mort, dans un fossé, d'une balle dans la nuque. La police, d'un côté et des journalistes de l'autre relancent l'enquête qui pourra peut-être trouver une conclusion.
Là où Un jour comme les autres sait jouer de sa petite musique (et il sera également question de musique dans le roman de Paul Colize), c'est par le traitement qu'en fait l'auteur. En effet, même si le fil conducteur reste une enquête classique et débouche sur une dérive possible (ou la norme va-t'en savoir) du capitalisme, avec disparition des gens qui empêchent les valises de billets de tourner en rond, c'est bien l'œil de Paul Colize qui transforme l'histoire. Souvent dans l'acte criminel, il y a des petits grains de sable, les petits détails qui obnubilent l'inspecteur Columbo. Là où l'auteur va légèrement déplacer le curseur, c'est qu'il va présenter des failles, des trous, non plus dans le crime en lui-même, mais dans les témoins et les victimes ou leurs connaissances. Eux aussi ont parfois des choses à cacher, des mensonges plus importants que la recherche de la vérité. Ils sont pris dans des envies contradictoires, et ces petits mensonges s'insèrent les uns dans les autres pour rendre bien plus difficile l'enquête. Cette description lente des mensonges et des petits reniements des différents protagonistes permet à Paul Colize de décaler son intrigue, de construire de manière différente son histoire pour présenter des facettes de l'intrigue, des chapitres qui se répondent de loin en loin. Au final, ça permet cependant de comprendre la vérité et de la faire éclater, mais uniquement parce que les policier et les journalistes, tenaces, la font surgir au milieu des décombres de la vérité, au sein d'une histoire où le suspense s'estompe un peu au profit d'une description réaliste, noire, autour de cette disparition.

Citation

Ce Gusteau-là a disparu le 21 novembre 2014. Son corps a été retrouvé en octobre 2015 ; l'homme trempait dans plusieurs trafics. Il avait un casier judiciaire. La police a conclu à un meurtre.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 27 mai 2020
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