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Grand format
Inédit
Tout public
312 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 979-10-97417-78-9
Coll. "Chemins Nocturnes"
Souvenirs de flammes
Au commissariat de Nancy, c'est le branle-bas de combat. Sous le coup d'une inspection interne, la brigade va devoir s'assurer de la conformité de tous ses dossiers, y compris ceux laissés par le médiocre et corrompu Bardel après son suicide. De retour de vacances, Andreani écope du dossier bâclé de la mort d'un notaire solitaire dans l'incendie de son pavillon de banlieue. Un accident, comme tout le laisse à penser, ou un crime en dissimulant d'autres, une chaîne d'incendies remontant jusqu'au passé honteux d'un petit village décimé par toutes les guerres franco-allemandes depuis 1870. Entre vengeances, haines recuites, antisémitisme et conflit de famille, Andreani et son comparse Couturier vont devoir plonger dans des souvenirs que tout le monde aimerait bien voir oubliés.
Deuxième enquête du duo de flics nancéens créés par Éric Damien et Teresa Todenhoefer, alias Éric Todenne, Terres brûlées offre une plongée dans l'histoire d'une région meurtrie par les guerres, où les villages, alternativement français et allemands, quand ils n'étaient pas tout simplement coupés en deux entre combattants ennemis qui étaient hier voisins ou cousins, cachent secrets et rancunes nourris depuis des générations. À travers une affaire apparemment ordinaire, que tout le monde aurait tendance à boucler au plus vite, Éric Todenne raconte une ruralité oscillant entre fierté et mesquinerie, où le chauvinisme en vient à frapper tous ceux qui ne sont pas du village. Terres brûlées interroge la mémoire, les non-dits, et file son intrigue pour la beauté du geste (puisque les crimes sont depuis longtemps prescrits) au gré des réflexions désabusées d'un Andreani au carrefour de sa vie. Avec ses personnages attachants et son décor finement brossé, ce deuxième roman du duo confirme leur talent pour les demi-teintes et la lenteur expressive.
Citation
Le pavillon était vide, livré aux quatre vents. Il sortit la photo d'identité de Rémi Fournier, tenta d'imaginer ce qu'avait été sa vie dans cette maison. Une existence banale qui s'était terminée dans des circonstances guère moins banales. Se lever, se doucher, s'habiller, prendre son petit déjeuner, partir au travail. Rentrer du travail, lire le courrier, dîner. Lire, regarder la télévision peut-être. La pelouse et l'église pour le week-end. Ce qu'on appelait une vie.