Fermer les yeux

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Roman - Policier

Fermer les yeux

Tueur en série - Procédure - Tuerie de masse MAJ lundi 15 juin 2020

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Antoine Renand
Paris : Robert Laffont, mars 2020
442 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-24697-9
Coll. "La Bête noire"

Tueurs en série réchauffés

L'adjudant de gendarmerie Dominique Tassi est un homme brisé depuis l'accident de voiture qui a coûté la vie à sa fille, et il n'a désormais que l'alcool pour seul réconfort. Pourtant, lorsque disparaît Justine, une fillette d'un village perdu enlevée par un prédateur, lui et son collègue et ami Jean Baranès sont les premiers sur la brèche. Au petit matin, la fillette est retrouvée morte assassinée. Le coupable idéal est Gabin Lepage, berger de son état, un "marginal" selon les journaux, qui finit en prison. Mais quinze ans plus tard, la découverte d'un cadavre présentant les mêmes mutilations que Justine laisse planer un doute. Alors que Tassi pense faire rouvrir l'enquête, un tueur professionnel méthodique surnommé la Guêpe abat Baranès, et Tassi lui-même ne s'en sort que de justesse... Un an plus tard, Tassi demande son aide à Nathan Rey, un spécialiste des tueurs en série dont les parents ont été assassinés par un de ces monstres humains. Pour l'ex-gendarme, un meurtrier agit impunément dans la région depuis des années, et il compte sur l'expertise de Rey pour le débusquer. La découverte d'un charnier semblerait lui donner raison, pendant qu'on rouvre le procès de Gabin, Tassi étant le premier à le considérer innocent...
Antoine Renand serait-il un nouveau venu dans l'univers très compétitif du thriller industriel ? L'histoire pourrait être l'œuvre d'un Franck Thilliez ou autre spécialiste du genre. Mais l'intrigue comme les personnages (le vieux cliché de l'enquêteur marqué par un drame — en existe-t-il d'autres ? — et confit dans l'alcool, variante du "détective à problèmes" cher au regretté Michel Lebrun) sont loin d'être aussi fouillés, et le syndrome délayage a encore frappé : des pages et des pages sont consacrées à un procès sans véritable enjeu, puisqu'on sait déjà plus ou moins que l'accusé est innocent, et le prolongement plein de potentiel sur un tueur "de masse" opérant dans des cinémas ne sert qu'à présenter le spécialiste des meurtriers, et entre et sort de l'intrigue sans incidence sur le reste. De même, on peut s'étonner qu'un assassinat de gendarme suivi d'une tentative de meurtre ne semblent pas faire beaucoup de bruit... Plus grave, le style sentant le scénario remanié est ici purement factuel et manque de consistance pour accrocher. Il y a quelques bons passages, à commencer par un rebondissement final bien venu, et le tout n'est pas vraiment mauvais, mais tout ça n'a pas grand-chose pour se distinguer du tout venant. À noter que le roman pourrait aussi bien s'appeler Les Pâquerettes de Saint-Flour, puisque le titre générique n'a pas grand rapport avec l'intrigue, comme si on l'avait tiré d'un chapeau et collé au hasard...

Citation

Tassi ne supportait plus les mariages. Les funérailles, désormais, lui convenaient mieux : il pouvait y assister la mine défaite, détendre ses traits, ne pas feindre. Ne pas détoner dans le paysage. Il ne désirait pas le malheur des gens ; seulement il ne souffrait plus d'être le témoin de leur joie.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 15 juin 2020
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