Contenu
Arrêt d'urgence
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Christine Rimoldy
Paris : Belfond, juin 2020
396 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-8083-5
Coll. "Noir"
L'autoroute sauvage
20 août 1998. Une voiture tombe en panne sur l'autoroute M5. Eileen, la conductrice, part chercher des secours en laissant dans la vieille auto Jack et ses deux petites sœurs Joy et Merry. Elle ne reviendra jamais. Plus tard, elle est découverte sur une aire d'urgence, assassinée d'un coup de couteau. Lorsque leur père abandonne la maison, Jack, treize ans, se retrouve l'homme de la famille. Heureusement, alors qu'il est à bout d'expédients, un cambrioleur s'annonce chez eux et décide de prendre Jack sous son aile. Trois ans plus tard, il est devenu ce cambrioleur insaisissable que la police appelle "Boucles d'or" parce qu'il a tendance à dormir dans les lits de ses victimes. La police tente de monter un appât avec une maison aménagée pour pouvoir enfin le coincer. C'est alors que Catherine Bright trouve chez elle un mot disant : "J'aurais pu vous tuer." Puis les messages se multiplient... En fait, Jack a trouvé chez Catherine un couteau qui, il est persuadé, est celui qui a tué sa mère. Adam Bright, mari de Catherine, pourrait-il être l'assassin qui n'a jamais été retrouvé ? N'a-t-il pas été arrêté par la police non loin des lieux du meurtre, puis relâché faute de preuves ? Seulement voilà, la police a également retrouvé le couteau qui a tué Eileen...
Retour presque attendu de l'auteure après un Cadavre 19 qui, en dépit de certaines qualités, ne nous avait guère emballés... Car ici, on retrouve quelques petites notations fort justes qui démontre qu'on a affaire à une véritable auteure capable de fulgurances. Mais il y a le reste... Notamment un récit sur deux époques (obligé de nos jours) marchant à la va-comme-je-te-pousse, aux enjeux mal exposés et qui, comme dans une médiocrité hollywoodienne, fonctionne grâce aux décisions aberrantes des personnages : une femme enceinte recevant des messages menaçants prouvant qu'on s'est introduit chez elle et qui décide de ne prévenir personne, ni son mari, ni la police. Il n'y a pas d'assistante sociale pour s'inquiéter de ces enfants laissés à eux-mêmes. Un cambrioleur qui décide en un coup d'œil de se choisir un disciple. On ne juge pas non plus bon de préciser pourquoi Jack est intimement persuadé que le couteau est celui du meurtre, tout comme on ne se fatigue pas à donner un mobile valable à l'assassin (le "coup de tête" a bon dos...). Selon la doxa actuelle, tout est lissé et mis sur le même plan pour ne pas déranger les habitués des séries télévisées. Le pire, c'est qu'il y avait du potentiel : on imagine ce qu'un ou une auteure plus douée aurait fait de cette jeune famille meurtrie par un assassinat (toujours selon la doxa des séries télévisées, les enfants ont plus des caractéristiques que des personnalités) et dont le fils doit devenir cambrioleur pour survivre. Dommage, dommage...
Citation
De temps en temps, quelqu'un rentrait chez lui et trouvait un junkie oscillant au beau milieu du salon avec un four à micro-ondes dans les bras, et il appelait la police. Le junkie avouait vingt ou trente autres cambriolages à prendre en considération par le juge pour le faire condamner. Puis ces cambriolages étaient classés avec la mention 'résolu', et chacun se sentait plus fier de lui-même.