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Le Séminaire des assassins
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du grec par Michel Volkovitch
Paris : Le Seuil, juin 2020
276 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-02-142049-4
Coll. "Cadre noir"
La revanche de la moussaka
Kostas Charitos est un policier que nous connaissons bien maintenant. Même s'il aime son travail, les discussions familiales, les repas et les recettes de cuisine sont autant son quotidien que la poursuite trépidante des gangsters. D'ailleurs ce roman ne s'ouvre pas sur une enquête, mais sur ses vacances : il observe des Allemands qui font du parapente tout en découvrant les montagnes qui les entourent. Pendant ce temps estival, Kostas Charitos promène dans sa voiture trois vieilles dames en même temps que sa femme. À son retour, des chamboulements ! Le départ programmé de son supérieur à la retraite pousse les services administratifs à le nommer intérimaire. Le poste lui déplait, mais il ne peut pas vraiment décliner l'offre. De toute façon, il va pouvoir continuer à œuvrer sur le terrain car le ministre tient absolument à lui confier une nouvelle enquête. Un professeur de faculté a été retrouvé empoisonné. Ses assassins le connaissaient bien car ils avaient empoisonné un gâteau dont ils le savaient très friand. Le principal problème c'est que, peu après le décès, cette mort est revendiquée par un groupe terroriste, qui ferait référence au cadavre non comme celui d'un éminent savant universitaire, mais comme celui d'un homme moderne, rompu aux jeux politiques et trop éloigné de la recherche et de l'antique esprit universitaire. Lorsqu'une deuxième, puis une troisième victime, font surface, notre policer doit se creuser la cervelle même s'il est déjà bien embêté entre ses nouvelles tâches administratives de "chef par intérim" et le fait que sa fille est enceinte.
Avec Le Séminaire des assassins, nous sommes dans une série de qualité avec un enquêteur opiniâtre à l'ancienne qui porte un regard sur une société contrastée à l'instar de Jules Maigret. Les amateurs qui apprécient les volumes précédents y retrouveront la marque de fabrique de l'auteur : l'intrigue est un peu en creux, cachée derrière la description de la société grecque actuelle et surtout les difficultés à vivre. Ici ce sont les milieux universitaires qui sont la cible des flèches ironiques de l'auteur, plus concentré sur le quotidien de son personnage que sur l'avancée de l'intrigue, qui se résout plus grâce à l'accumulation des morts qui resserrent l'enquête qu'à un travail fouillé des policiers. Si vous avez savouré le reste de la série, ce roman devrait vous convenir et ce même s'il a un peu moins de consistance que d'autres volets, et qu'il repose sur une situation alambiquée que l'on ne trouve que dans les romans.
Citation
Il ne me reste plus qu'à attendre, d'une part, le résultat de la discussion entre le chef et le sous-chef, et d'autre part celui des recherches d'Askalidis.