Stavros contre Goliath

Il resta planté là à ne pas boire sa Guinness. Le boulot était pourtant simple : protéger les gens. Il n'avait pas su le faire. Il n'arrivait même pas à protéger les membres de son unité. Un mauvais flic. Mais bon, ils étaient tous de mauvais flics.
Liam McIlvanney - Retour de flamme
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Stavros contre Goliath

Terrorisme - Procédure - Immigration clandestine MAJ mercredi 14 octobre 2020

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,5 €

Sophia Mavroudis
Paris : Jigal, septembre 2020
270 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-37722-109-7
Coll. "Polar"

Dans la vie quotidienne des camps de migrants

Stavros Nikopolidis est commissaire de Police à Athènes, en Grèce. Entre la crise économique qui secoue le pays depuis des années, les migrants qui s'agglutinent aux portes, et les tensions incessantes avec la Turquie, sa vie comme celle de ses concitoyens n'est pas forcément des plus faciles. Dans ce nouveau roman de Sophia Mavroudis, il est chargé d'une mission délicate avec son équipe : dans quelques heures une cargaison de migrants clandestins doit arriver. Elle doit absolument être interceptée car l'un des "migrants" n'est autre qu'un terroriste réputé qui va venir pour organiser des attentats en Europe. Tout le monde est donc sur le pied de guerre et s'apprête à coincer le terroriste lorsqu'une vedette de l'armée turque, elle aussi à la recherche du terroriste, vient perturber la mission. Le terroriste parvient à s'évanouir dans la nature, mais il est coincé dans les parages, et doit contacter ses complices restés dans le camp de transit. Lorsqu'un migrant est assassiné dans ce même camp et que la police comprend qu'il s'agit d'un complice potentiel du terroriste, il convient d'accélérer sa capture.
Voici le deuxième volet d'une série qui met en scène un policier grec (on pense à Kostas Charitos de Pétros Márkaris). Très ancré dans la réalité grecque, le récit déroule avec force la description d'un camp de migrants, ses luttes incessantes, sa mafia interne, son "bordel" organisé et la façon dont les gardiens se sont usés à une tache de Sisyphe. En parallèle, l'équipe sous les ordres de Stavros Nikopolidis oscille entre diverses options idéologiques propres, et il n'est pas forcément facile pour le commissaire de composer avec un de ses adjoints qui est très proche d'Aube dorée, le parti néo-nazi (ce qui complexifie son approche de la vie dans les camps de migrants). Entre des collègues aux personnalités complexes, des supérieurs qui confondent parfois les missions légales et les obligations de communication, l'image de ce siècle que sont les migrants en vase clos, Stavros Nikopolidis devra user toutes les petites cellules grises de son cerveau pour découvrir qui est le terroriste et l'arrêter. Mais la psychologie, l'intrigue proprement dite et les descriptions réalistes de la situation du pays sont racontés avec soin et nous offrent une vision claire et précise de la vie quotidienne en Grèce, coincée entre son honneur d'aider et les injonctions européennes.

Citation

Dans cette nuit sans lune, noire et opaque, le patrouilleur grec, assisté de deux navires de garde-côtes, fend les flots de l'Égée à vitesse de croisière. La mer enfle et gronde, recouvrant tous les autres bruits, celui des mouettes, du vent, des hommes. Les vagues se dressent menaçantes face à eux.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 14 octobre 2020
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page