Alibi

Il pivote, se met à réciter quelques mantras, puis, de la paume de la main droite, étreint plusieurs fois le manche du poignard d'or et de cristal qu'il porte glissé dans sa ceinture.
Bruno Gallet - Au-delà du Tsaparang
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Alibi

Psychologique - Disparition - Procédure MAJ lundi 09 novembre 2020

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

C. J. Skuse
The Alibi Girl - 2020
Traduit de l'anglais par Fanny Montas
Montesson : City, octobre 2020
350 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8246-1685-8
Coll. "Suspense"

Au cœur du mensonge

Elle s'appelle Mary Brokenshire, médecin, mère de cinq enfants. Mais elle est aussi Joanne Hayes, employée d'hôtel pour une patronne râleuse. Et Charlotte, qui se dit auteure à succès. Ellis vit dans le mensonge depuis si longtemps qu'elle en vient à ne plus savoir qui elle est et qui croit encore ses affabulations. Le bébé qu'elle traîne partout n'est qu'un poupon et même ses chats, sa seule compagnie, sont ceux du quartier qu'elle a recueillis. Elle vit dans la hantise d'être retrouvée par des tueurs qu'elle appelle les trois petits cochons. En plus d'être mythomane, un brin érotomane, Ellis est aussi paranoïaque. Ou est-ce juste un effet de sa solitude extrême ? Mais Ellis a de bonnes raisons d'être comme elle est : enfant, elle a vu son père se faire torturer et étrangler par des gangsters, et vit depuis dix-huit ans sous un programme de protection des témoins. Son agent de liaison, qui la connaît mieux qu'elle-même, ne croit pas en cette menace. Et pourtant... Non loin de là, n'a-t-on pas assassiné Tessa Sharpe, une jeune femme aux cheveux roux ? Comme Ellis avant le système de protection, la nouvelle identité et le début des mensonges...
Voici donc un roman de C. J. Skuse qui, loin de céder aux sirènes commerciales, est avant tout une étude de personnage décalé, une narratrice touchante dans sa mythomanie peu efficace (tout le monde a bien vu que son "bébé" est un faux, elle seule cherche à maintenir l'illusion), une Bridget Jones traumatisée par un crime horrible (on le serait à moins...) tissant une toile de mensonges comme pour mieux se protéger tout en évoluant dans un décor typiquement anglais. Classiquement, on a droit aux flashbacks d'enfance qui auront leur importance lors d'un basculement du récit à une autre narratrice. Évidemment, le happy-end de rigueur fait un peu rose bonbon, mais il est contrebalancé par un coda assez glaçant qui remet en question la dernière partie du récit. Rien d'extraordinaire, mais un bon roman réellement psychologique avec une véritable vision d'auteure, qui ne cède ni à la série téloche prémâchée, ni au syndrome du Livre Ventripotent™. Le charme so british en prime !

Citation

Elle fait partie de ces gens qui savent toujours tout mieux que les autres. Tout ce que vous avez, elle l'a en deux exemplaires. Vous avez un enfant, elle en a quatre. Vous avez des soucis financiers, elle n'a pas un rond. Une dispute avec votre ex-conjoint ? Son mari l'a poignardée. Deux fois.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 09 novembre 2020
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page