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L'un des tiens
Grand format
Inédit
Tout public
300 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 979-10-375-0055-7
Coll. "Equinox"
Apocalypse now
La grande catastrophe qui a couvé pendant si longtemps a fini par éclater, plongeant le pays dans la guerre civile. Il n'en reste plus que des hordes de pillards hantant les décombres de la civilisation. Timothée a choisi l'exil au cœur des forêts, loin du squelette de ce monde d'avant condamné. Il y vit seul avec pour unique contact la poignée d'habitants d'un hameau voisin. Mais son frère Marie-Jean s'est lancé à sa recherche ; Marie-Jean qui a tout perdu et se rappelle encore du temps d'avant et de sa famille. Anna, elle, habite une ancienne gare ravagée par les hordes de pillards avec une poignée de survivants ayant déjà un pied dans la tombe. Elle tente en vain d'oublier Sid, son grand amour qui n'a pas survécu à la folie des hommes. Sa trajectoire croise celle de Marie-Jean, laissé pour mort par des pillards. C'est ensemble qu'ils vont tenter cette quête vers les montagnes. Mais Marie-Jean a des raisons d'en vouloir à son frère. Alors qu'une ultime catastrophe risque d'éradiquer ce cancer qu'est l'humanité, les retrouvailles seront-elles explosives ?
Il faut du courage pour sortir aujourd'hui un roman complètement à contre-courant de ce qui se fait et se vend. Le public veut de la série téloche prémâchée. Ce texte est quasiment dépourvu de dialogues et s'attarde sur des descriptions élégiaques de la nature, la montagne où les friches industrielles qui restent de cette orgueilleuse civilisation. Car si le roman de l'explosion sociale et de la colère qui gronde est presque devenu un genre à part, porté par le séminal Les Renards pâles de Yannick Haenel (mais dans cette même collection "Équinox", Paradigma de Pia Petersen l'abordait également), ici, l'explosion a déjà eu lieu et on assiste aux "derniers jours du monde", pour paraphraser le titre d'un film sous-estimé. Le critique paresseux évoquera immanquablement La Route (une des dix références, forcément d'outre-Atlantique, qu'il est du dernier bon ton de placer dans la conversation, à défaut de l'avoir lu), mais on pensera plutôt aux romans contemplatifs de Pierre Pelot, qui a déjà abordé le genre post-cataclysmique, voire la bande dessinée Armalite 16 de Crespin tout aussi élégiaque. Le tout avec cette qualité bien peu appréciée de nos jours : une véritable écriture ambitieuse qui fait que ce roman peut être qualifié de poème en prose. Et inutile d'espérer une fin joyeuse... Genre, pas genre, littérature générale ? En tout cas un texte à part.
Citation
Dans ce pays, on a cessé de croire à la vie. Les circulaires du ministère, les gardes à vue, les bavures se succèdent. Les contrôles d'identité sont devenus routine, le sport favori de la flicaille désœuvrée. La crainte qu'ils inspirent, ce plaisir indigne.