Le Dossier Anténora

Le découverte de dix-sept cadavres allait faire la une pendant plusieurs jours, il fallait que la réponse politique et de la justice soit à la hauteur. Et puis la gendarmerie avait un coup à jouer. Résoudre une enquête pareille, si longtemps après, c'était un défi à relever. Prouver ses capacités malgré l'obstacle du temps. Que l'ordure derrière ces horreurs ne reste pas impunie. Un message autant qu'un devoir.
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Roman - Espionnage

Le Dossier Anténora

Historique - Braquage/Cambriolage - Disparition MAJ jeudi 17 décembre 2020

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Lucie Muracciole & Jean-François Muracciole
Paris : Le Toucan, février 2020
356 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-8100-0929-9
Coll. "Toucan noir"

Petits et grands faits historiques

Même avant les "événements" de Mai-68, la situation est loin d'être apaisée et le commissaire Pujaud est sur les dents. D'abord, il y a ces braqueurs surnommés "le gang des DS", qui multiplient les coups de main et, pour mieux narguer la police, envoient des dons aux organisations humanitaires. Or ces attaques menées avec une minutie toute militaire pourraient n'être qu'un hors d'œuvre pour un plus gros coup... Il y a aussi ce Henri Guichard, un paisible traducteur passionné de Dante, occupé à une nouvelle traduction de la Divine comédie, et qui meurt d'une crise cardiaque après une partie de tennis. Cependant, sa femme est formelle : à un juger par ses ongles bleus, son mari a été empoisonné. Mais qui irait assassiner un rat de bibliothèque ? Surtout qu'une deuxième mort suspecte accrédite la thèse de l'assassinat... Enfin, il y a ce futur astronaute, Jim Clyde, choisi pour le programme Appolo, qui part à Paris après avoir été testé positif à la drogue et qui y disparaît. Si les Russes, dont les espions grouillent dans la Capitale, venaient à mettre la main sur lui - lui, qui détient une partie des secrets du programme spatial américain -, ce serait la catastrophe. Et que vient faire dans cette affaire un auteur de romans de quatre sous à gros succès ? Tout ceci alors que commence certaine révolution étudiante...
Pour l'humble chroniqueur polarophile, l'une des joies du métier est d'ouvrir un roman inconnu, même si l'étiquette "Toucan noir" donne un a priori favorable, et d'être emballé par sa lecture. On ne reprochera pas aux auteurs de manquer d'ambition : à travers des chapitres très courts qui, pour une fois, ne sont pas là pour cacher la vacuité du propos, ils brassent une quantité surprenante de personnages et de faits qui restent constamment clairs, sinon pour créer ce vertige propre au genre espionnage. Ces cinq cents pages ne contiennent pas l'ombre d'un temps mort et prodiguent des pointes d'un humour féroce parsemant cette tragi-comédie humaine. On n'a même pas envie de reprocher à Lucie et Jean-François Muracciole quelques facilités (sans déflorer, des personnages épousant la cause des braqueurs de façon peut-être un peu rapide) tant ils démontrent une faconde digne des plus grands auteurs populaires au sens noble. Et lorsqu'on est presque K.O. debout, c'est alors que ces diables d'auteurs assènent leur arme secrète : un épilogue de type "Que sont-ils devenus ?" où la petite histoire s'ouvre sur l'Histoire avec un grand H, donnant un nouvel éclairage à certains faits historiques, et faisant comprendre que l'histoire qu'on a lu jusque-là n'était peut-être pas celle qu'on croyait. On reprend son souffle, on dit bravo et on en redemande !

Citation

Si un jour un historien des services secrets parvint à relier les fils de l'histoire, il serait frappé d'observer qu'au décalage horaire près, les services russes, français et américains étaient en train de commettre la même erreur. La paranoïa naturelle des "services" les orientait vers une fausse piste, alors que les pièces étaient toutes sur la table.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 17 décembre 2020
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