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Grand format
Inédit
Tout public
328 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-89698-549-4
Coll. "Parallèle", 2
Une tranche de vie
L'intrigue de ce roman de Tristan Saule nous plonge dans une petite ville de province. La vie n'y est pas plus agréable, ni plus horrible qu'ailleurs. Mathilde travaille au bureau de l'aide sociale, et elle essaie d'aider au mieux ses compatriotes. Elle vit à la Place carrée, un ensemble immobilier que par pudeur on qualifie de sensible. Elle a eu un passé difficile, a vécu avec un truand et a tenté malgré tout d'élever sa fille, mais tout s'est arrêté, et maintenant elle vit au jour le jour dans son petit appartement de la Place carrée. Elle a cependant des voisins qui ont besoin d'un coup de main : un vieil "arabe" qui a travaillé dur toute sa vie, ajoutant à sa semaine normale des week-ends de travail au noir pour survivre. Il a récemment effectué des travaux chez un agent immobilier, mais ce dernier a refusé de le payer et même de lui rembourser les matériaux avancés. Mathilde se souvient de son passé un peu limite et va l'aider. Pour ce faire, elle n'hésitera pas à s'introduire chez l'agent immobilier en son absence et à menacer sa femme. Mais en agissant ainsi, elle se mettra aussi à dos, pour de sombres questions d'honneur, la petite truanderie qui règne sur la Cité. Mathilde va donc devoir agir entre un agent immobilier qui la poursuit, des truands qui veulent l'embobiner dans leurs coups tordus, et des problèmes au travail où certains sont moins à cheval sur le règlement qu'elle tout en se remémorant son passé difficile...
Le roman de Tristan Saule pourrait être signé Robert Guédiguian ou Ari Kaurimäski pour cette attention portée aux gens de peu, à ceux qui essaient de vivre et d'apporter un peu de rose dans une vie bien grise. Il y a de l'espoir et de la volonté dans la trajectoire de cette mère courage (même si elle n'est plus mère), avec une description fine, qui sent le vécu ou du moins son effet de réel, du quotidien des gens, des banlieues, sans misérabilisme, ni volonté de choquer ou de glorifier. C'est la description pure et dure de la vie comme elle existe. C'est sans doute ce qui explique que Tristan Saule veuille s'inscrire non pas dans un livre unique (même si celui-ci possède son unité et n'a pas besoin de suite), mais dans une série où il se propose de décrire les personnages, les lieux, et des habitants de ce quartier. Y parvenir est tout le mal qu'on lui souhaite.
Citation
En contrebas, moteur et phares allumés, la voiture de Tonio veille toujours sur l'Éléphant bleu. Plus bas encore, nichées au pied des maisons à pans de bois du centre historique, les vitrines des magasins ne présentent pour personne des vêtements, des maisons, des voyages, que la brume humide rend encore plus inaccessibles. Et plus loin encore, comme une constellation clignotante, les lumières rouges des éoliennes.