Contenu
La Roche des corbeaux
Grand format
Inédit
Tout public
Vosges, société secrète
Les Forces Spéciales Européennes (FSE) du commissaire divisionnaire Sean Sheridan sont sur la trace d'une mystérieuse Organisation qui a noyauté l'État français. Il est alors question de réactiver le docteur et ex-cambrioleuse Gwen Saint-Cyrq, alors en congé suite à une précédente affaire, afin d'infiltrer cette organisation. Le FSE l'envoie donc dans les Vosges où l'on manque justement de médecins. Mais Saint-Cyrq fait elle-même partie de la Confrérie, une autre organisation secrète également dans le collimateur des autorités ! Le cheval de Troie prévu est un notaire vosgien à la retraite, André-Louis Lapérule, qui manque pourtant à l'appel. À peine Saint-Cyrq est-elle installée dans ses nouvelles pénates que la gendarmerie fait appel à elle : un cadavre a été découvert dans le lac de Pierre Percée. Celui du fameux notaire... mort depuis trois mois. À l'autopsie, il apparaît que les assassins étaient plusieurs. Puis un os récupéré lors de l'autopsie pousse Saint-Cyrq à faire draguer le lac : on y retrouve plusieurs cadavres de jeunes femmes beaucoup plus anciens... Pour la création de ce lac artificiel, il a fallu engloutir sous les eaux le petit village de Xapénamoulin, au grand dam de ses habitants. De plus, le plan d'eau était vidé régulièrement pour entretien : on savait où immerger les corps là où l'eau était la plus profonde afin qu'ils ne soient pas découverts. Un coupable bien pratique, un ennemi de Lapérule, est pointé du doigt, mais pour Gwen Saint-Cyrq l'affaire est loin d'être close. Car des gens se sont fait beaucoup d'argent en immobilier lors de la création du lac, ce qui a entraîné des convoitises...
Voilà donc une enquête touffue et complexe, d'autant plus qu'elle s'insère dans une série avec de nombreux rappels aux épisodes précédents, la plupart des personnages récurrents ayant des histoires individuelles plutôt inhabituelles — et celui de Gwen Saint-Cyrq, fille de cambrioleur, médecin et agent plus ou moins secret, est intéressant. Par contre, presque cinq cents pages, c'est long, même si on ne peut reprocher à Christine Brunet de tirer à la ligne. On retrouve ce style actuel majoritairement en dialogue et avec un minimum de descriptions (dommage tout de même vu le décor). La Roche des corbeaux est clairement inspiré par les récits des grands feuilletonistes avec leurs sociétés secrètes imbriquées les unes dans les autres et leurs crimes mystérieux. Ce qui manque à l'auteure pour faire sa place dans le domaine encombré du genre, c'est la clarté absolue des intrigues d'un Franck Thilliez et consorts, qui savent rendre limpides les récits les plus alambiqués. Et l'éditeur pourrait aussi travailler sur sa mise en page afin de la rendre un peu plus agréable... Christine Brunet reste une auteure à découvrir, mais assurément, on ne peut prendre les aventures de Gwen Saint-Cyrq en cours de route. Mieux vaut commencer par la toute première !
Citation
Elle pressentait une escalade dans la provocation. Ils ne s'arrêteraient sûrement pas en si bon chemin : bientôt, le sang serait versé, une évidence. Restait à savoir celui de qui.