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Le Silence de la ville blanche
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol par Judith Vernant
Paris : Fleuve, septembre 2020
558 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-14431-6
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Le silence des barrios
À Vitoria, une petite ville d'Espagne, la cathédrale de Santa Maria est le théâtre d'une scène macabre : un couple d'une vingtaine d'années est retrouvé assassiné selon un rituel complexe. On les a forcés à avaler des abeilles pour que l'enflure de la gorge leur coupe la respiration ! Pour l'inspecteur Unai Lopez de Ayala, cette mise en scène rappelle une autre série de meurtres qui a défrayé la chronique vingt ans plus tôt et l'a incité à entrer dans la police. Seulement voilà, le coupable a été arrêté : Tasio Ortiz de Zarate, l'enfant chéri du pays, archéologue, auteur de livres historiques à succès et vedette d'une émission télévisée, qui croupit en prison depuis vingt ans. Fait croustillant, c'est son propre frère jumeau, Ignacio, qui s'était chargé de son arrestation. Est-il possible que Zarate ait été innocent, comme il le prétend ? Pire encore, de sa prison, il clame vouloir aider Ayala à trouver le véritable assassin et laver son nom. Mais comment peut-il envoyer à l'inspecteur des messages où il s'adresse à lui par son surnom de Kraken, que peu de gens connaissent ? Et comment un tueur en série peut-il s'arrêter pendant vingt ans pour reprendre ses activités ? Alors qu'il enquête du côté des apiculteurs locaux, Ayala commence à soupçonner Ignacio, le frère devenu à son tour une vedette. Mais le tueur est peut-être plus proche qu'il ne le croit...
Voici donc un import relativement tardif espagnol peut-être justifié par l'apparition du film sur l'hydre Netflix. Quoi qu'il en soit, Eva García Sáenz de Urturi n'a pas cherché à faire de la simple copie : l'intrigue est ancrée dans la réalité de cette petite ville espagnole et de traditions désuètes. Le personnage narrateur de "Kraken" est aussi une voix originale, semblant balloté par ces mêmes traditions et ses propres sentiments contradictoires. Bien sûr, comme souvent, la résolution est beaucoup plus simple que ce qui l'a précédé et introduit un mobile un peu léger pour tant d'horreurs (et une fois de plus, sans déflorer, on se demande pourquoi le tueur s'en prend à des inconnus plutôt que directement à ceux auxquels il veut nuire...), et malmène quelque peu la crédibilité. N'empêche, un peu d'exotisme dans l'univers des tueurs alambiqués est toujours bienvenu, d'autant que la traduction est irréprochable, la langue espagnole n'étant facile à traduire que d'apparence.
Citation
Ma grand'mère Felisa, âgée de cent deux ans, n'avait aucune intention de mourir. Sa notion du temps qui passe était très différente de celle des autres êtres humains.