Le Sang des Belasko

Il n'y a que dans mes romans que ce genre d'incident se termine dans un bain de sang. Dans la vie, les humains vont se réchauffer près d'un bon feu tandis que le chien rentre, la langue pendante, quelques heures après.
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Roman - Thriller

Le Sang des Belasko

Psychologique - Social - Huis-clos MAJ samedi 16 janvier 2021

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Chrystel Duchamp
Paris : Archipel, janvier 2021
238 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-8098-4040-7
Coll. "Suspense"

Une soirée pour détruire une famille

Une maison de maître au milieu d'un vignoble. Le père Belasko faisait un vin exceptionnel, mais il vient de décéder. Ces cinq enfants viennent pour l'enterrement. Il leur a laissé un mot sibyllin leur disant en substance que leur mère, déjà morte depuis quelque temps, a peut-être été assassinée. C'est le début d'un huis-clos étouffant, d'autant plus que la maison, "intelligente", a été programmée pour bloquer toute sortie. Un seul des cinq enfants sortira donc vivant de la maison, une maison qui a tout filmé ce qui devrait permettre de corroborer ce que dira le seul survivant. Mais est-ce là toute la vérité ?
Thriller psychologique, Le Sang des Belasko joue sur un double registre. D'une part une évidence qui est que même quand vous élevez vos enfants de la même façon, la vie les transforme et ce ne sera pas une partie de plaisir que de renouer familialement des liens distendus par les haines, les jalousies et les préférences parentales. D'autre part, le roman renoue avec la tradition de la maison maudite, du domaine hanté ou des destins qui sont obligés de se reproduire de génération en génération. Le tout est amené avec un sens aiguisé du suspense car la maison dispose à l'extérieur d'une fenêtre de plus qu'à l'intérieur, ce qui a occasionné des recherches des enfants il y a quelques années. Chacun accuse son frère ou sa sœur d'avoir aidé à la mort (suicide ?) de la mère, chacun a de vils petits secrets à se reprocher, des secrets que les autres mettent sur le grill commun avec délectation, exacerbant les tensions. Sur un thème classique, à la résolution irréprochable, même si les amateurs, surtout ceux tournés aussi un peu vers le fantastique, feront des comparaisons, c'est une belle dissection d'une famille unie qui, en fait, se déteste cordialement. Cet aspect un peu "malsain", un peu voyeuriste, comme dans le film Festen de Thomas Vinterberg, suffirait amplement à nous réjouir. Chrystel Duchamp a bien lu et surtout bien digéré ses classiques pour nous concocter un petit roman divertissant et savoureux.

Citation

Je savais ce qui m'attendait. Je savais que les cinq frères et sœurs hausseraient le ton et que j'assisterais, impuissante, à leurs querelles. Mais jamais je n'aurais imaginé être témoin d'une telle tragédie.

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 16 janvier 2021
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