Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Flic story
Deux sœurs, deux flics : Léanne s'est installée en Bretagne, où elle a formé un groupe de blues-rock avec deux de ses plus vieilles amies retrouvées sur place. Johana, meurtrie dans sa chair depuis une enquête ayant mal tourné, est restée à Nice. Or c'est à Quimper qu'un commando enlève le septuagénaire Jean de Frécourt, un homme d'affaire aux nombreux liens avec l'extrême-droite locale. Réfugiés sur une île du coin, les ravisseurs envoient leur demande de rançon... Mais l'enquête de Léanne démontre que de Frécourt, via divers intermédiaires, était aussi en collusion avec le trafic de drogue local. Un "cousin" indic de Léanne va même servir d'intermédiaire... Parallèlement, à Nice, Sébastien Matteoli, flic et ancien conseiller de l'Élysée, est abattu en une opération parfaitement menée qui ne laisse pour seul témoin qu'une prostituée. Matteoli dont le nom est affilié à la "Françafrique" et trempait dans des affaires sales : vente d'armes, argent sale... Et peut-être aussi la drogue, comme celle qu'on a retrouvé chez lui, ce qui amène Johana à faire équipe avec Gabin Mournet, des stups. Puis un massacre est commis dans les locaux de la société de gardiennage Midiprotection. Prolongement d'une affaire complexe avec des liens avec la mafia russe qui mènera les deux sœurs sur la piste d'un complot d'extrême-droite visant à commettre des attentats. Et de Frécourt n'est peut-être pas qu'une victime...
L'écrivain Pierre Pouchairet, dont on a déjà dit tout le bien qu'il fallait en penser, continue sa série des "Trois Brestoises", dont on a également dit le plus grand bien (notamment au sujet du meilleur roman de la série à ce jour, La Cage de l'Albatros) tout en rajoutant des personnages issus d'un de ses autres romans, La Prophétie de Langley, tout aussi respectable. En passant en grand format, l'auteur étire également son propos avec quatre cents pages bien tassées. Pas de longueurs à proprement parler, mais on se rapproche du roman "procédural" tant Pierre Pouchairet détaille les arcanes de la police. Avec ses nombreux personnages et une narration parfois un peu floue, mais rehaussée par le style sec proche du style dur-à-cuire si dur à maîtriser de l'auteur, le roman évoque parfois une (bonne) série du genre Braquo (référence qui, de nos jours, est gage de succès commercial). Un aspect pro-flic qu'on ne cesse d'embêter avec des procédures semble venir des années 1970 à l'heure où la police semble faire ce qu'elle veut, mais tout aspect ambigu est contrebalancé par la description de ce terrorisme d'extrême-droite pour qui, dans la vraie vie, on a toutes les complaisances. Larmes de fond n'est certainement pas le meilleur de la série (on en a déjà parlé plus haut), mais Pierre Pouchairet nous montre qu'il est un bon artisan qui écrit et concocte, sans la volonté de faire des ouvrages qui révolutionnent le genre, de solides romans d'action
Citation
Pour les petits délinquants, la menace de finir les pieds dans le béton de la baie des Anges a plus d'effet qu'une contravention de police. Les voleurs à l'arrachée, qui tracassaient les touristes de la Promenade des Anglais, ont singulièrement diminué quand l'un d'entre eux a fait l'expérimentation de ce mode de plongée.