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L'Inconnu de la forêt
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Roxane Azimi
Paris : Belfond, octobre 2020
428 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7144-8086-6
Coll. "Noir"
Un inconnu qui gagne à le rester
Il s'appelle Wilde, nom arbitraire puisqu'il n'en a pas d'autre. Un jour, enfant, il a été retrouvé dans les forêts du New Jersey, où il a survécu pendant un temps qu'il ne saurait estimer. Et, pourtant, il sait lire et écrire, prétendant avoir appris dans les livres et les émissions télévisées des maisons qu'il squattait à l'occasion. Un mystère vivant et amnésique qui, de nos jours, est devenu agent de sécurité. Il est alors contacté par l'avocate Hester Grimes pour enquêter sur la disparition de Naomi Prine. Naomi la transparente, victime idéale harcelée par à peu près tous, abandonnée par sa mère adoptive qui n'a jamais pu se faire à sa présence et abandonnée aux mains d'un père prétendument indigne. Puis, plus tard, c'est un autre ado de sa classe qui disparaît : Crash Maynard, jeunesse dorée dont on dit que, contre toute attente, il avait une liaison avec Naomi le vilain petit canard. Retrouvée par Wilde, celle-ci disparaît à nouveau. Serait-ce un moyen de faire plier Maynard père, un producteur de télévision qui détiendrait un dossier explosif sur le sénateur Rusty Eggers, candidat à la Maison Blanche dont le programme officieux est de déclencher une guerre civile ?
Au vu de ses derniers efforts laborieux, on se posait la question de savoir si Harlan Coben était sec comme un coup de trique, maintenant, le doute n'est plus permis. Le point de départ est alléchant, mais comme dans une série télévisée (influence de son travail de scénariste ?), Harlan Coben ne cesse d'empiler des mystères sur le séjour en forêt de son protagoniste... pour au final ne rien résoudre, la conclusion n'appelant pas spécialement à une suite — et somme toute, cet élément n'a pas grand-chose à voir avec l'intrigue principale. Comme selon la doxa actuelle, il n'y a pas l'ombre d'une description ou d'une note d'atmosphère, le tout se déroule dans un espace virtuel vide où les personnages semblent stagner. Au final, l'histoire est très simple, mais comme il faut noircir de la page, on se perd dans des développements inutiles (la première disparition de Naomi, résolue de façon peu convaincante, est le prototype de la péripétie-Ikéa qui n'est là que pour meubler) et également des tonnes de dialogues-Ikéa étirés au possible comme aux plus belles heures de George MacDonald. Bref, un bon navet.
Citation
Comme tant d'autres, il avait souffert les affres du manque, car les deux addictions les plus puissantes de nos jours sont la drogue et la renommée. On a tendance à sous-estimer l'attrait de ce faisceau chaud et lumineux qu'on nomme célébrité... et comment tout redevient froid et sombre quand il s'éteint.