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Grand format
Inédit
Tout public
216 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-02-145396-6
Coll. "Cadre noir"
Actualités
- 01/05 Prix littéraire: Sélection 2021 du Prix France Bleu du Polar
La radio France Bleu et le festival Toulouse, polars du Sud (8-10 octobre 2021) s'associent pour créer un prix littéraire promu sur les ondes et décernés dans le cadre des festivités. Pour avoir le droit de concourir, chacun des cinq polars sélectionné a dû répondre à deux critères : tout d'abord, l'action doit se dérouler en France. Ensuite, l'ouvrage doit avoir été publié au cours des douze derniers mois. La sélection a été réalisé par les organisateurs du festival. Le jury, présidé par Jean-Emmanuel Casalta, président de France Bleu, est formé après consultation des candidatures spontanées envoyées sur le site de France Bleu (toutes les informations nécessaires en fin d'article). France Bleu est une radio intéressée par les littératures policières. Elle décernera courant juin le deuxième Prix France Bleu - L'Histoire du polar, un prix qui permet "de mettre en lumière un roman mêlant récit historique et enquête policière". L'heureux élu sera dévoilé le 9 octobre dans le cadre de Toulouse, polars du Sud. Et chacun des ouvrages en compétitions bénéficiera d'une semaine de visibilité sur les ondes de France Bleu.
Sélection Prix France Bleu du Polar :
Traverser la nuit, d'Hervé Le Corre (Rivages, "Rivages-Noir") : Bordeaux
La Patience de l'immortelle, de Michèle Pédinielli (L'Aube, "L'Aube noire") : Corse
Marseille 73, de Dominique Manotti (Les Arènes, "Equinox") : Marseille
Des lendemains qui hantent, d'Alain Van der Eecken (Le Rouergue, "Rouergue noir") : Bretagne
Kasso, de Jacky Schwartzmann (Le Seuil, "Cadre noir") : Besançon
Appel à jury (jusqu'au 4 mai 2021) :
Devenir juré du Prix France Bleu du Polar
La sélection sur France Bleu
Liens : Marseille 73 |Dominique Manotti |Hervé Le Corre |Toulouse, polars du Sud
L'arnacœur et la larme à l'œil
Jacky Schwartzmann continue entre causticité et ironie amère de dresser le portrait de losers flamboyants. Avec Kasso, il s'intéresse plus exactement aux arnaqueurs dans un récit nostalgique mais toujours mené à cent à l'heure. Grâce à lui, les perdants magnifiques ont du style.
Le point de départ de cette intrigue tient en deux lignes : un homme est le sosie parfait de Matthieu Kassovitz, tant au niveau du physique que de la voix. Il profite de cette double ressemblance pour arnaquer des gens de quelques dizaines de milliers d'Euros et migre de ville en ville depuis une bonne vingtaine d'année. Et puis son père décède. Et puis sa mère perd la tête. Et le voilà de retour à Besançon, sa ville natale, avec du spleen à revendre et des ennuis matériels et financiers à résoudre. Cet homme, c'est Jacky Toudic. Le double pas que patronymique de l'auteur. Fils de parents tous deux professeurs de philosophie, il a fui un foyer oppressant dont il ne connait pas grand-chose. Sa mère se retrouve dans un Ehpad convaincue qu'il est un docteur qui peut lui fournir de l'herbe, et que son fils, Nagui, n'a pas le temps de venir la voir accaparé qu'il est par la télévision. Pour Jacky, c'est l'heure de retrouver d'anciens camarades, de trainer dans une petite ville de province pareille à mille autres et de surfer sur Internet à la recherche d'une âme solitaire en quête d'amour d'un soir. C'est sur Tinder qu'il rencontre Zoé, qui va tout d'abord lui poser un lapin avant de l'inciter à se lancer dans son casse du siècle à lui. Et le voilà parti à la recherche de cibles pour financer La Haine 2. Son but : rafler cinq millions d'Euros à un producteur déchu et s'enfuir au soleil. Sur le papier c'est plutôt simple. D'autant que Zoé est avocate dans le monde des affaires. Mais ce sera sans compter sur des aléas que l'on connait bien depuis que John Archibald Dortmunder, le cambrioleur autant sympathique que défaitiste de Donald Westlake, sévit. Comparaison n'est pas raison. Mais il y a un lien de filiation qui est sans nul doute à chercher derrière la sympathie que les deux romanciers vouent à leurs personnages. Et parmi les portraits que dresse Jacky Schwartzmann, il y a celui de la mère, qui est touchant et pas seulement parce qu'elle est atteinte d'Alzheimer. Le plan sans accroc va bien sûr se révéler tout autre pour notre plus grand plaisir. L'histoire est plus que plaisante. Le style de Jacky Schwartzmann est délicieusement féroce. Il lance des piques sur la société avec jubilation. Surtout, il a le sens de la formule. Et puis, il y a toute cette culture disséminée avec discrétion. Et une intrigue échevelée qui a été mûrement réfléchie et qui s'accompagne d'une histoire noire et romantique qui se déroule sur à peine plus de deux cents pages.
On en redemande !
Citation
Semblable à tous les conspirationnistes, Elder ponctue son laïus d'un sourire énigmatique suivi d'un long silence. Exactement comme la balle à pointe creuse qui a explosé John Fitzgerald, la théorie d'Elder se diffuse dans nos cerveaux. Il ne veut pas nous livrer tout de suite ses conclusions d'expert, il attend que l'un de nous sorte d'abord un truc con. Ils font tous ça, ceux qui ont vu des extraterrestres, ceux qui savent qu'Elvis Presley n'est pas mort ou que Claude François était un agent soviétique dormant.