La Tour des enfants perdus

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Roman - Policier

La Tour des enfants perdus

Huis-clos - Gothique - Gang MAJ mercredi 03 mars 2021

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 12 €

Pierre Willi
Pau : Cairn, février 2021
394 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-35068-928-9
Coll. "Du noir au Sud"

De la délinquance et de la déliquescence

Arthur Rinxent est policier qui débute dans la carrière. Ses premiers pas dans le métier ne sont pas simples avec un brigadier qui lui en fait voir de toutes les couleurs. Un jour, il est envoyé sur les lieux d'une mort étrange : un collégien a fait l'oiseau depuis la plus grande tour du coin et, évidemment, il s'est écrasé. Le mort était annoncé comme absentéiste par sa professeure, Julie Lyorac, elle aussi, débutante dans le métier et déjà dépassée par ce qu'elle voit. Il faut dire que les deux jeunes gens entament leur carrière dans un quartier chaud de Bordeaux, et qu'entre les trafics, les désillusions des derniers fonctionnaires qui y travaillent, les morts horribles qu'ils croisent, rien n'est fait pour les aider à surmonter le choc. Toujours est-il que l'élève mort avait deux amis, et que l'un d'eux est lui aussi retrouvé mort. Quant au troisième, Jérémie, il semble fuir la police. Est-il coupable ? A-t-il vu quelque chose ? A-t-il des informations importantes ? Séparément, ou ensemble, le policier et la jeune professeure vont essayer de comprendre ce qui se passe. Quand d'autres cadavres d'enfants apparaissent, parfois à moitié découpés, les choses se compliquent encore. La vérité se cacherait-elle dans une ancienne tour, abandonnée et occupée par des hordes d'adolescents et d'enfants, le tout sous la coupe d'un fou furieux qui veut qui tout faire exploser, et d'un apprenti écrivain qui tape sur une vieille machine les récits horrifiques et oniriques de la dite tour ?
Le roman de Pierre Willi risque de faire grincer des dents. Entre documentaire et fantasmes, il décrit des banlieues en proie à la grande déliquescence, gangrenées par les trafics des locaux et de riches qui viennent y chercher de la chair fraiche, où le capitalisme le plus débridé côtoie les tentatives de solidarité les plus captivantes. La Tour des enfants perdus (une référence au film de Jean-Pierre Jeunet La Cité des enfants perdus sorti en 1995, et qui lui emprunte ce mélange entre réalisme poétique et descriptions fantasmatiques - comme cette tour du titre qui ressemble à la cour des miracles) est un roman fort, sans concessions, décrivant une réalité dure et âpre, à travers des personnages crédibles, au sein d'une enquête classique (et que peut-être les lecteurs les plus assidus auront percé à jour), mais vivante et rendue avec soin.

Citation

Faire semblant de comprendre leur charabia rafalé en syllabes à peine mâchées, de maitriser leur charivari, ne pas se faire chouraver le matériel personnel, sauver les derniers lambeaux d'autorité et entretenir quelques heures encore l'illusion d'un travail utile.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 15 février 2021
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