Petits meurtres en campagne

Il était plus de minuit. Ils sont sortis du village, ont traversé le viaduc et rejoint la rue où ils voulaient aller. À gauche du croisement, dans les champs, une poignée de maisons ouvrières étaient alignées le long d'un chemin sableux, mais, à cette heure-là, il n'y avait personne dehors.
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Roman - Policier

Petits meurtres en campagne

Victorien - Whodunit - Rural MAJ mercredi 17 février 2021

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17,9 €

T. E. Kinsey
A Quiet Life in the Countryside - 2016
Traduit de l'anglais par Karine Forestier
Montesson : City, janvier 2021
332 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8246-1797-8
Coll. "Romans"

Jeeves détective ?

Après une vie tumultueuse à courir l'aventure qui fait que Lady Hardcastle et sa femme de chambre et confidente Florence ont développé des rapports différents de ceux d'une maîtresse envers sa servante, il est temps de trouver un peu de paix à la campagne. Ce sera Littleton Coterell, un petit village pittoresque du Gloucestershire. Or la vie à la cambrousse est loin d'être de tout repos : notre Lady commence à peine à s'accommoder à sa maison de briques rouges, passant des entretiens pour trouver du personnel de maison, qu'un homme est découvert pendu à un arbre. Lady Hardcastle démontre vite qu'il ne s'agit pas d'un suicide : la corde était trop courte pour que la victime, un certain M. Pickering, ait pu y poser les pieds avant le grand saut. Qui peut bien l'avoir assassiné ? La police penche pour un homme avec qui il s'est disputé au pub. Mais ce n'est pas tout. Lorsque Lady Harcastle est invitée à une soirée de fiançailles bien arrosée chez des notables du coin, l'un des musiciens du groupe de ragtime réchauffant l'ambiance est retrouvé refroidi à son tour. Et une émeraude hindoue d'une valeur inestimable a été volée... Avec ou sans orchestre, ça swingue dans le Gloucestershire !
En ces temps de "C'était mieux avant", l'époque serait-elle au retour du roman policier de grand-maman à la Agatha Christie à peine dépoussiéré ? Peut-on parler de néo-énigme, alors qu'on vient de déguster un de ses plus beaux représentants avec l'excellent Son espionne royale et les douze crimes de Noël ? (Il est impératif quand on aime ce genre de littérature de se plonger dans les romans de Rhys Bowen.) Ce sous-genre continue de s'illustrer outre-Manche où il est une tradition pour le meilleur ou pour le pire (on passera sur les décevantes nouvelles aventures d'Hercule Poirot), en général avec des variations sur thème imposé comme les "Enola Holmes". Ici, on a affaire à des héroïnes résolument modernes (peut-être un peu trop pour l'époque) et avec cette Lady intelligente (c'est elle qui dévoile le premier meurtre par déduction), mais au sens pratique proche du néant, donc perdue sans sa femme de chambre (qui se charge de la narration comme le Watson moyen). Du coup on ne peut s'empêcher de penser aux délicieux récits un peu trop oubliés du Jeeves de P. G. Wodehouse. Le tout, majoritairement en dialogues, brasse de nombreux personnages sans doute appelés à revenir — on en est à sept épisodes au pays du Brexit —, et en dépit de quelques facilités mineures (M. Pickering se disputant de façon pratique avec un suspect disant "vouloir le voir pendu", ce qui n'a aucune incidence sur la solution de l'enquête), ça reste vivant, plutôt sympathique et surtout l'auteur n'étire pas son propos, même si comme souvent, la résolution est relativement simple. Mais ça a l'avantage d'être distrayant.

Citation

Lady Hardcastle était une dessinatrice invétérée. Elle gardait des crayons et un carnet à dessin dans un sac en toile, toujours emballés et prêts à l'aventure. Ou du moins, toujours emballés. Le sac n'était jamais prêt pour quelque aventure que ce soit, pour la bonne raison qu'elle ne se rappelait jamais où elle l'avait laissé.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 17 février 2021
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