Contenu
La Maison à claire-voie
Grand format
Inédit
Tout public
200 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-84859-219-0
Coll. "Textures"
Toutes les raisons de tremblez
Nous connaissions Brice Tarvel pour des romans, des récits hommages à Harry Dickson, des histoires avec Bob Morane dans les genres divers des littératures de l'imaginaire. Sous pseudonyme, il a aussi publié de la S.-F. Ces quatre récits sous le titre La Maison à claire-voie, parfois des nouvelles au sens strict du terme, parfois des novellas (des récits plus longs atteignant presque la centaine de pages comme le premier, reviennent sur les différents genres, et le lecteur peut les voir avec un œil polar ou noir, avec un regard plus axé sur le fantastique ou sur le cauchemar campagnard qui fut illustré par Stephen King ou Pierre Pelot –, et Brice Tarvel n'a pas à rougir de la comparaison. Selon ses propres goûts, l'on pourra plus adhérer à l'un ou l'autre texte mais les quatre récits ne déméritent en rien, créent des atmosphères noires à souhait, évoquant des personnages sordides ou lumineux (enfin plutôt des sordides) dans des récits maitrisés, servis par une écriture précise et nerveuse, sachant prendre son temps par instants pour installer une ambiance.
Entrons dans le détail, car cela vaut le coup d'œil. Le premier texte, le plus long, est l'histoire d'une descente aux enfers, dont les lecteurs, savent déjà que tout ça va être horrible, mais ils ne peuvent s'empêcher de continuer : une femme se retrouve coincée au plein milieu des bois et est "sauvée" par un vieil ours qui l'entraîne dans la maison à claire-voie, une maison peuplée de quelques brigands aux trognes effroyables, et surveillés par une femme, cachée dans les combles, dont la seule évocation suffit à refroidir l'atmosphère. Là, la jeune femme découvre une petite fille. Vont-elles réussir à s'échapper ? La deuxième nouvelle joue sur une idée elle aussi intéressante : un jeu à la télévision implique réellement les spectateurs. Chaque émission voit sélectionnés des spectateurs qui seront assassinés. Le narrateur, un jeune garçon, découvre que c'est sa famille qui va être la victime de la journée. Il faudrait s'enfuir mais pour où ? Dans le quartier où il habite, les SDF trainent dans les rues et ils n'ont pas forcément l'air aimable, surtout à la nuit tombée. Brice Tarvel reconstitue avec soin ce que pourrait être un rêve virant lentement au cauchemar, basé sur sa propre logique et n'en déviant pas. Glaçant. Le troisième texte, le plus court, une dizaine de pages, raconte l'histoire de Florian, un jeune délinquant. Il a vu par une fenêtre, chez sa vieille voisine, cette dernière compter des énormes liasses de billet. Il réfléchit à comment se les approprier. Mais le retour de bâton sera très amer. Enfin, le dernier texte reprend, un peu, de loin, le thème du premier : un couple, et leur fille, se retrouvent en panne. Ils sont pris en charge par un vieil homme qui vit dans une maison isolée, avec ses trois chiens. Il a un marché étrange à leur proposer. Un marché qui demande des sacrifices. De nouveau, nous sommes comme dans un rêve éveillé, à la limite du noir et du fantastique, dans un conte de Stephen King (dans ses débuts).
Voilà donc un recueil plus que sympathique, composé avec soin. Les quatre nouvelles offrent des liens entre elles toutes en ne ressassant pas des thèmes ou des actions. La Maison à claire-voie, de Brice Tarvel ne jurera dans la bibliothèque, quelque part sur un rayon, à proximité des autres livres de l'auteur, pas loin, de ceux de Pierre Pelot ou de Jean Ray.
NdR - Le recueil comporte les nouvelles "La Maison à claire-voie", "L'Assassin viendra ce soir", "Le Persan bleu" & "Les Chiens noirs".
Citation
Je dois cesser de gamberger. Ce type a certes des allures de brute, mais il ne parait pas avoir de mauvaises intentions. C'est juste un rustaud, un bouseux qui n'a jamais appris à se conduire autrement qu'il le fait.