Contenu
Poche
Inédit
Tout public
490 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7556-4809-6
Coll. "Suspense"
Histoire d'ours
Gardien de zoo n'est pas un métier qui demande du sang-froid ou qui est recommandé aux accros à l'adrénaline. C'est ce que pensaient les deux surveillants du zoo d'Amnéville, en Lorraine... Jusqu'à ce soir de brouillard et de pluie où ils trouvent une écharpe, puis un cadavre déchiqueté dans la fosse aux ours. Le policier Éric Belt, à peine nommé dans ses fonctions, s'en remet à Côme Francollet, le chef animalier du zoo. Malgré l'état du corps, un tatouage permet de l'identifier : Alan Bardot, un autre chef animalier en congé maladie. Tout semblerait suggérer un suicide, thèse que choisit Éric Belt pour clôturer l'enquête. Mais pourquoi ce geste ? Et pourquoi une mort aussi longue et horrible ? Le seul indice serait la mort de Tommy, le fils de la victime, tué quelques mois plus tôt par un chasseur que l'on n'a pas retrouvé. Mais le ver est dans le fruit, ou plutôt un poison circulant parmi les soigneurs, car une psychopathe absolue, véritable boule de haine et de violence, a réussi l'impensable. Mais alors que savait-elle sur cet homme que tout le monde appréciait ? Ce premier roman de Marion Cabrol bénéficie de ce qui manque le plus généralement : une voix. Il y a aussi un style. Le tout est magnifiquement écrit, surtout en cette époque de best-sellers cyniques ou de séries télévisées prémâchées, mais il y a aussi ce petit supplément de personnalité qu'on peinerait à définir. Le roman se rapproche du polar dit "de lieu", qui vise avant tout à décrire un milieu de l'intérieur à travers une intrigue basique, et tous les détails sonnent juste. Mais il y a aussi ces pages glaçantes d'une véritable "méchante" diabolique, sadique (amis des bêtes, entrez à vos risques et périls — quoique, cela explique peut-être quelques pages haineuses contre les défenseurs de la cause animale ?) et manipulatrice dont l'identité compte moins que la noirceur ainsi dévoilée. Et si le mobile, à la résolution, est assez simple, il témoigne également d'une logique perverse éclairant le personnage. Que du bon ? Non, malheureusement, car le syndrome du besoin de noircir du papier a encore frappé... On ôterait facilement cent pages et quelques développements qui ne semblent là que pour meubler afin de resserrer l'intrigue (et accessoirement du côté éditorial les nombreuses coquilles et faute d'orthographe qui font douter de la relecture-correction). Mais il s'agit d'un des défauts classiques du premier roman. Gageons que le prochain sera meilleur.
Citation
À ses débuts, Florent entendait tous les bruits. Il se souvenait de sa première ronde, quand tout était sujet à des sursauts : un grognement, une cavalcade, des hululements. La forêt était muette, mais le zoo semblait animé. La nuit, les animaux se plaisaient à se raconter des histoires, semblait-il.