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Grand format
Inédit
Tout public
292 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 979-1-02-361771-9
Gènes toniques
Ethan Miller, commandant de police de Lausanne ayant pour double caractéristique d'être homosexuel et atteint d'une maladie orpheline qui le prive de toute pilosité, et sa collègue au verbe fleuri Marie Lefèvre sont sur les dents : on a assassiné Paul Deschamps, un généticien renommé, dans sa chambre d'hôtel de Montreux. D'après l'état du corps, la victime ne s'est pas laissée faire, ce qui signifie que l'ADN devrait confondre le coupable. L'analyse mène aux cinq enfants quintuplés du couple Deschamps. Tous ont un alibi, sauf Alexis, un drogué lunaire. Mais alors que l'enquête piétine, les enfants Deschamps sont assassinés un par un à leur tour, ce qui limite le nombre de suspects... Sauf que tous ont un solide alibi ! Miller découvre que les Deschamps ont été endeuillés par la perte de leur premier enfant. Or la naissance des quintuplés correspond au moment où le couple de savants était à l'apogée de ses recherches sur le clonage, ayant participé aux travaux sur la fameuse Dolly. Auraient-ils commis l'impensable ? Et qui peut être cet assassin si aucun des quintuplés n'est coupable ?
On finit par se méfier des petits génies auto-édités, dont le talent est généralement inversement proportionnel avec la haute opinion qu'ils en ont, leur chef d'œuvre devant forcément leur apporter la renommée de Victor Hugo et le portefeuille de J.K. Rowling. Et là, nul doute qu'un travail éditorial digne de ce nom aurait arrondi quelques angles, comme des changements abrupts et non annoncés de narrateurs. Pourtant, l'intrigue n'est pas plus mauvaise qu'une autre, et si un rebondissement implique une certaine suspension de crédibilité, on a vu largement pire. On aurait aussi coupé des considérations inutiles sur l'histoire des personnages et des réflexions parfois proches du café du commerce – et un titre pas vraiment heureux. On passera aussi sur le triomphalisme d'annoncer un "polar musical" entrecoupé de chansons, la plupart par l'auteur lui-même : les playlists de fin de volume sont désormais monnaie courante, et l'estimable Jean-Marc Ligny ne faisait pas autrement dès les années 1990. Reste quelques passages bien sentis et, en-dehors de ces défauts, une certaine science de la narration qui donne à penser qu'Alexandre Maubert pourrait un jour sortir de l'auto-édition. Car l'écriture, c'est comme chaque chose en ce bas-monde : ça se travaille...
Citation
Je me sentais investi d'une mission en devenant policier. Je croyais pouvoir changer le monde. J'étais intimement convaincu que j'allais apprendre à mieux connaître les autres, à mieux me connaître. Mais aujourd'hui, je ne suis plus sûr de rien.