Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
320 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-339-0830-2
Coll. "HarperCollins Noir"
Mère courage
Moira O'Donnell n'a pas eu la vie facile. Elle a cru trouver le bonheur avec son irréprochable mari Steven, mais celui-ci s'est suicidé sans un mot d'explication. Comme elle ne peut se passer des hommes, elle fait une série de mauvais choix : son dernier, Bo Little, est un dealer de drogue violent. Lorsque son fils Peter le poignarde pour qu'il cesse de battre Moira, la police découvre de quoi l'envoyer à l'ombre pour un bon moment. Sauf que le combat n'est pas terminé : sa plus jeune fille Wendy est diagnostiquée atteinte de muscoviscidose, une maladie aux traitements coûteux. On en vient au point où les services sociaux menacent de lui retirer la garde de ses enfants ! Puis c'est le drame : Nigel, le plus jeune des deux fils, étouffe Wendy sous un oreiller. Pour Moira, il est un monstre qu'elle ne veut plus jamais revoir. Mais le psychiatre chargé d'évaluer si Nigel peut être jugé comme un adulte s'attache à son cas en dépit du mutisme de l'enfant. Il étudie également l'environnement de la famille O'Donnell pour mieux comprendre les racines du drame. Au point de s'en rapprocher d'un peu trop près ? C'est alors que Bo Little sort de prison, bien déterminé à récupérer une somme d'argent qu'il a caché dans la maison...
Auteure inégale, Claire Favan sort ici moins un thriller qu'un bon vieux mélodrame à l'ancienne centré sur l'archétype de la mère courage soudain redevenu à la mode (on pourrait aussi penser qu'avec son besoin d'hommes et ses choix douteux, le personnage contribue à son propre malheur, mais une mère courage est absoute d'office de tout défaut et toute responsabilité). On le voit, le personnage est chargé, et seul le refus de l'auteure de tomber dans le pathos évite le lacrymal. Car si ce n'est la forme, divisée en trois protagonistes, à défaut de narrateurs, qui offrent un point de vue différent, on est quand même bien proche du téléfilm du samedi après-midi. De plus, le dernier acte introduit soudain un "méchant" diabolique insoupçonné qui étire quand même la crédibilité tant tout le monde ne demande qu'à se laisser prendre à ses machinations, même si en dire plus serait déflorer. Dans un autre contexte, la conclusion douce-amère (non, pas de happy end dégoulinant) pourrait être une critique d'un trope usé de la littérature populaire moderne, mais on en doute. Reste bien sûr le sens impressionnant de la narration, majoritairement en dialogues, qui fait tourner les pages même lorsqu'il ne se passe pas grand-chose. Le fond et la forme...
Citation
Moira capte son angoisse et la finalité qu'il ne peut formuler à son âge, mais qu'il perçoit parfaitement : le coup de trop, celui pour lequel les excuses ne servent à rien.