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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Écosse) par Ariane Bataille
Rodez : Le Rouergue, mars 2021
314 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8126-2157-4
Coll. "Noir"
Apocalypse now
Londres, aujourd'hui. Une pandémie de grippe aviaire décime la population de la ville, qui est littéralement coupée du monde tandis que des services d'urgence dépassés tentent de juguler un afflux sans cesse renouvelé de cadavres, et que l'armée patrouille dans une métropole en proie aux pillages. La population se terre, espérant survivre au virus, ou recevoir le médicament miracle, prétendument efficace contre la maladie. C'est dans ce contexte de fin du monde que l'inspecteur McNeil, sur le point de raccrocher pour passer plus de temps avec son fils avant qu'il ne soit trop tard, est appelé, pour son dernier jour de service, sur le chantier d'un hôpital construit en urgence où l'on vient de retrouver un sac contenant les ossements d'une enfant. Alors que tout s'écroule autour de lui, McNeil va tout tenter pour redonner une identité à cette petite victime et retrouver son meurtrier. Mais face à l'apocalypse, que vaut une vie innocente ?
Un coronavirus mortel décimant une ville prise de court, une population en état de siège, une paranoïa sanitaire et même un pseudo remède miracle... Ça ne vous rappelle rien ? Difficile d'imaginer un roman plus approprié à la situation que vit l'humanité depuis un an, et pourtant... Lorsque Peter May a proposé ce roman en 2005 à ses éditeurs, il a été refusé partout car personne n'imaginait alors que de tels événements pourraient se produire, qu'une mégapole telle que Londres pourrait se trouver frappée par un virus aussi dangereux. Aujourd'hui, alors que le manuscrit repêché par son auteur est opportunément édité, il apparaît presque trop timoré : parce qu'on sait désormais qu'une telle pandémie ne peut être confinée géographiquement comme elle l'est dans Quarantaine et qu'il faudrait étendre le récit au monde entier, parce qu'avec un taux de mortalité tel que l'imagine Peter May, il ne resterait simplement plus personne pour raconter cette histoire. Pour autant, l'auteur écossais a du métier, et son roman est un thriller haletant où on suit sans s'ennuyer une seconde la quête désespérée d'un homme hanté par la mort, dans une tentative un peu vaine de résoudre un crime dont tout le monde se moque. Et si les coïncidences un peu grosses ponctuent un peu trop souvent l'avancement de l'enquête, et que l'auteur abuse parfois des ficelles du genre, ses descriptions de Londres en proie à la maladie sont réellement poignantes, et on accompagne volontiers McNeil dans cette "apocalypse lente" qui grignote peu à peu le récit et le colore d'un désespoir contagieux.
Citation
Peu après minuit, les médecins du St. Thomas Hospital avaient annoncé le décès du Premier Ministre. Deux de ses enfants étaient déjà morts et sa femme se trouvait dans un état critique [...] Si le personnage le plus puissant du pays pouvait être emporté aussi facilement, quelle chance avaient les autres de s'en tirer ?