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Trois cartouches pour la Saint-Innocent
Grand format
Inédit
Tout public
Le bon Dieu avec confession
Vous connaissez Jeanne Moreau ? Non, pas l'actrice mais une autre femme, sexagénaire, qui s'appelait ainsi de son nom de jeune fille. Elle l'a repris car elle vient de sortir de prison. Elle avait été accusée du meurtre sur son mari amis et avait plaidé la légitime défense car celui-ci la battait. Avec l'aide d'une bonne avocate et l'appui des réseaux sociaux, elle avait finalement après quelques années de prison été libérée. Alors, elle refait sa vie. Mais un jour, alors qu'elle se promène tranquillement, elle croise un journaliste à la retraite qui la regarde d'un air étrange. L'aurait-il reconnue ? Dans le doute, elle appelle anonymement la gendarmerie et l'accuse de pédophilie. Du coup, le journaliste a encore plus de doute sur cette femme et va relancer l'enquête pour comprendre les tenants et les aboutissants, et il ira de surprise en surprise.
Constitué de chapitres alternés qui présentent le journaliste dans sa recherche, et de passages mettant en scène la vie quotidienne de Jeanne, le roman de Michel Embareck décrit ce qui pourrait être une version noire de l'histoire de madame Sauvage qui fit débat il y a quelques années. Une version noire car l'auteur nous montre ce qui pourrait être caché derrière l'ordre apparent des choses : la femme battue le fut-elle vraiment ? Peut-on parler de légitime défense quand on tue de trois balles dans le dos ? En étudiant les finances, le journaliste met à jour des éléments troubles. Mais loin d'être un essai déguisé ou un pensum à charge, le roman virevolte, fait l'éloge de la bonne chair, sait être ironique, présente le milieu des journalistes de faits divers que Michel Embareck connait bien, présente la "victime" sous un autre jour, par petite touches bienvenues. Récit noir d'un fait divers, Trois cartouches pour la Saint-Innocent est à la fois un bon roman, et une invitation à regarder d'un autre œil ce que l'on nous présente parfois de manière univoque dans les journaux télévisés.
Citation
Putain de Dieu, presque 75000 euros à gauche ! Soixante-quinze mille claires et certainement autant en cas, si ce n'est plus, planqués sous une pile de draps à côté du sachet de lavande. On tue pour moins que ça !