Contenu
Poche
Inédit
Tout public
494 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7556-8530-5
Coll. "Suspense", 255
Tératocriminologie
La brigade du commandant Éric Blasco dit "Le Bélier" n'est pas mise uniquement sur un meurtre, mais sur un massacre, celui d'un médecin généraliste du nom de Richard Mievel. Ce dernier a été littéralement dépecé, et le meurtre porte plusieurs signatures contradictoires, dont un pentacle satanique tracé sur un mur. Non seulement on a inséré un escargot ordinaire dans son orbite, mais il apparaît que le corps présente des traces de dents. Un cannibale lâché dans Paris ? Cannibale qui s'est réfugié avec celui qui semble être son maître chez un voisin à qui ils n'ont fait aucun mal pendant que la police faisait les premières constatations. Le coupable était là, à quelques mètres d'eux ! Enfin, le docteur est resté un certain temps en compagnie des assassins, qu'il connaissait donc, et a envoyé un SMS à une adresse inconnue disant qu'il ne mourrait pas seul... Ce docteur ayant pignon sur rue avait une passion malsaine pour la tératologie, soit l'étude des pathologies médicales les plus extrêmes donnant naissance à des monstres humains. Or la description de l'assassin en faisait un véritable vampire à la peau blême et aux dents gâtées. Mais tout ceci ramène Le Bélier quelques années en arrière, lorsque sous l'instigation d'un ami, il s'était intéressé au tourisme dit noir, soit plongeant dans les zones les plus sombres de l'âme humaine. Un combat de "monstres" au fin fond de la Lettonie, où les vacanciers étaient logés dans une prison et traités comme des prisonniers de l'ère soviétique, l'en avait définitivement guéri. Mievel avait-il tenté d'importer ces pratiques plus que douteuses ? Au fur de l'enquête, il apparaît en effet que le docteur irréprochable ne l'était pas tant que ça...
Il existe à l'écran ce qu'on appelle le cinéma-bis, des films surfant volontairement sur les vagues du moment en s'inspirant des grands succès. On en tient ici l'équivalent : il est évident que Ludovic Lancien, l'auteur, a bien décortiqué l'œuvre de Maxime Chattam et des autres usineurs, dont le maître Thomas Harris. Mais d'un thriller industriel, on attend plus l'efficacité que l'originalité. Si le début a du mal à passer à cause d'une écriture un peu plate, une fois que l'intrigue est posée, pour peu qu'on se prenne au jeu, la magie d'une bonne histoire exerce son emprise. On est certes loin des structures complexes d'un Franck Thilliez ou le style sec et percutant d'un Pierre Pouchairet, et on reste constamment en terrain connu, mais le tout se laisse lire sans jamais insulter l'intelligence du lecteur et, à tarif poche, fait même figure de bonne affaire pour peu qu'on y voie pas autre chose que de la littérature "pour insomniaques ou ferroviaire" qui distrait le temps d'un voyage en train. La collection "Suspense" de chez Hugo Poche va-t-elle devenir cette collection de poche princeps, descendante des classiques comme "Spécial-Police" ou la "Série Noire" des origines, que l'on a assez appelé de nos vœux ? À suivre...
Citation
Noémie leva les yeux au ciel. Si elle ne resserrait pas immédiatement l'interrogatoire, elle aurait droit aux traditionnels éloges louant le caractère exceptionnel du défunt. À croire que se faire assassiner assurait d'office une place au panthéon.