Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
400 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 979-10-339-0786-2
Coll. "HarperCollins Noir"
La campagne a des yeux
En plein cœur de l'Aveyron s'étend l'Enclave, un territoire clos vivant en autarcie à l'insu de tous, sinon des gens du coin. Est-ce vraiment une terre vouée aux horreurs où rôderait le Nazgoulac, ce monstre de légendes qu'on dit fait de morceaux de cadavres ? Et pourtant, il existe bel et bien, mais peut-être pas sous la forme que l'on croit... Vanessa, la jeune et belle Martiniquaise, va en faire l'expérience lorsque son excursion avec quatre jeunes atteints de diverses pathologies mentales tourne mal. Suite à un accident de bateau, la jeune femme se retrouve face aux cadavres massacrés d'une partie des ados... Ont-ils vraiment été victimes de cette terrifiante bête dont les villageois ne parlent qu'à voix basse ? Prisonnière de l'Enclave, elle va découvrir les pires secrets de cette région vivant sous la férule d'un patriarche despotique digne d'un ogre... De son côté, Stanislas Sullivan, jeune adjudant-chef de gendarmerie parachuté en pleine cambrousse, et son adjointe Gaëlle, vont être confrontés à l'Enclave et découvrir l'impensable, qu'un territoire officiellement propriété privée ait déclaré son autonomie. Mais pas sans contact avec l'extérieur : les produits venus de l'Enclave sont très recherchés et contribuent à la prospérité de la région. Lorsque de jeunes pèlerins sont portés disparus, Stan va relever une quantité invraisemblable de disparitions depuis la création de la zone il y a plus de vingt ans. Partout, il va se heurter au mur du silence. Jusqu'à ce qu'un véritable charnier d'une trentaine de squelettes soit découvert...
Un roman qui, en fait de noir, commence plutôt comme un survival, cet avatar du film d'horreur initié (à son corps défendant) par Wes Craven et son La Colline a des yeux (Délivrance est venu avant, mais le terme n'avait pas encore été officialisé) qui en pose les bases : un groupe de "civilisés" se retrouve face à une horde de dégénérés et s'avère souvent pire qu'eux lorsqu'il s'agit de lutter pour sa survie (la série des Détour mortel en est quasiment une décalque). Et, en effet, on retrouvera ici bon nombre de situations archétypales du film d'horreur (même si heureusement, les pires abominations se déroulent hors-champ) avec un déluge de citations pop-culture qui ne s'imposent pas toujours. Pas de doutes, si on aurait volontiers élagué de quelques dizaines de pages, le mystère est là, tant sur ce qui s'est passé que sur la logique qui régit l'Enclave et l'omerta qu'elle réussit à maintenir. C'est aussi l'occasion de présenter deux des plus beaux méchants irrécupérables qu'on ait vu depuis longtemps, le tout avec la faconde de l'auteur populaire (au sens noble) qui fait qu'on ne peut s'empêcher de tourner les pages. La conclusion introduit un retournement un brin capillotracté dont on peut questionner l'honnêteté (rétention d'information ou pas ? À chacun de juger) mais au moins, Nicolas Druart réussit à boucler tous les fils de son histoire. Pas LA révélation de l'année comme on tente de le vendre, mais un bon roman populaire (toujours au sens noble) qui interroge encore une fois sur la porosité des genres.
Citation
Comment, dans un pays développé et industrialisé comme la France, une zone d'une superficie de trois cents kilomètres carrés pouvait-elle vivre en autarcie complète depuis une trentaine d'années ? Et comment cela avait-il pu passer inaperçu auprès des différentes administrations ? Et sur le plan éthique, comment pouvait-on accepter de cautionner l'enclave ? Qu'y avait-il là-bas ? Quel secret recelait-elle ? Et pourquoi personne ne disait-il rien ?