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Les putrides d'Orléans
La famille Devrigny est l'une des influentes d'Orléans, cette ville de province française. Ses liens avec le monde judiciaire, économique et politique locale, voire nationale, sont connus et la famille a pignon sur rue. Aussi, quand Sylvie Gobelin, la fille de la famille, vient à la police pour s'accuser d'avoir empoisonné, avec l'aide de son frère, le père en fin de vie, ça provoque des remous. Tout devient compliqué aussi pour le frère, qui entre sa maîtresse un peu accapareuse et ses ambitions de devenir député aux prochaines élections législatives, a d'autres chats à fouetter que de se défendre contre de telles accusations et contre la juge d'instruction, l'ambitieuse et têtue Cécile Wolff. En même temps, entre des accusations et des chantages contre ce fils pour d'autres affaires, et la volonté tenace de la fille de se venger de sa famille, le frère et la mère, matriarche du clan, font jouer leurs relations pour stopper toutes ces histoires bien nauséabondes.
Le roman de William Burch est court. Centré au départ sur la fille de la famille Devrigny, Sylvie Gobelin, il devient une évocation de cette même famille et des luttes de pouvoir, autant justement à l'intérieur du noyau familial que dans les milieux judiciaires. Ce qui est surtout montré, voire démontré, c'est la puissance de feu de la notabilité, le poids des traditions et des liens discrets qui font le charme (vénéneux) de la bourgeoisie. À travers une intrigue qui évolue et se métamorphose au gré des péripéties de cette vengeance intrafamiliale, et porté par un regard noir qui va jusqu'à construire un unhappy end réaliste et cruel, La Villa des ténèbres est un court récit âpre et sombre dans l'exacte lignée du genre.
Citation
Elle avait la charge de l'accusation, mais requérir n'empêche pas de réfléchir, se répétait-elle. Ses collègues s'énervaient. La jeune femme se donnait trop d'importance.