Poussière d'os

Edgar Wallace est le Ford du roman policier. Quoique produite en série, la Ford est une bonne machine. On peut en dire autant de n'importe quel roman d'Edgar Wallace. Son modèle T. tire bien. Il vous entraîne sans heurts et sans cahots pendant quelques heures dans un monde agréable où les banquiers sont intelligents, les policiers sympathiques et les politiciens honnêtes. L'évasion du réel ne saurait être plus complète.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Thriller

Poussière d'os

Psychologique MAJ lundi 19 juillet 2010

Note accordée au livre: 1 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,8 €

Simon Beckett
Written in Bone - 2007
Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet
Paris : Points, janvier 2010
446 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-0509-1
Coll. "Thriller", 2300

À balayer

Résumons : David Hunter, médecin légiste, est envoyé sur Runa, petite île des Hébrides, afin d'examiner un cadavre calciné. Ce n'est pas du goût de Jenny, sa copine, qui l'attendait à Londres. Il devrait faire attention, le David. Il a déjà sa précédente femme et sa fille qui sont mortes, faudrait pas pousser non plus...
Sur l'île peuplée de quelques dizaines d'habitants seulement, il croisera un flic à la retraite qui panse ses plaies, un flic en activité mais alcoolique (pléonasme dans la littérature policière), une journaliste fouineuse (redondance), un riche bienfaiteur et sa femme à la beauté sculpturale (toujours sculpturale, la beauté, faut pas pleurer sur le cliché...), une aubergiste qui élève seule sa petite fille (tiens, tiens...) et, bien sûr, les quelques autochtones couleur locale, amateurs de whisky, marins, et donc bourrus. Ah ! j'allais oublier : le cadavre brûlé est consécutif à un meurtre, une tempête démentielle empêche toute communication avec les côtes écossaises, et le meurtrier semble bien décidé à se débarrasser des enquêteurs.
Ça vous rappelle quelque chose ? Pas étonnant. Ce livre n'est qu'une succession de lieux communs, d'emprunts, de stéréotypes et de poncifs que l'auteur enfile comme des perles : personnages aux drames secrets, tension dramatique à deux shillings, suspense au rabais (ah ! les fins de chapitres, censées donner envie de tourner la page, à montrer dans toutes les écoles comme exemples à ne pas suivre)... L'auteur lorgne ouvertement vers les maîtres du genre : une pincée d'Agatha Christie pour le huis-clos, un zeste de Ian Rankin pour la couleur locale, un soupçon de Patricia Cornwell pour la partie technique. Mais là où, dans le même genre, Dennis Lehane réussit avec Shutter Island un condensé magistral de tout ce qui a fait le roman noir avant lui, ce Poussière d'os ne prend jamais. Ça pourrait presque être drôle, si ça se voulait second degré, mais apparemment, non. Et comme si ça ne suffisait pas, Beckett nous balance trois coups de théâtre ridicules en deux chapitres, alors que ça faisait déjà trois cent cinquante pages qu'on avait trouvé le coupable.
Non, vraiment, quand on n'aime pas, faut le dire...

Nominations :
Prix Polar international 2009
Prix du meilleur polar des lecteurs de Points 2010

Citation

Un homme que je prenais pour mon ami ne m'avait-il pas reproché un jour de mieux comprendre les morts que les vivants ? Il n'avait sans doute pas tort. Les morts, eux, ignorent le mensonge et la trahison. Ils se contentent de garder leurs secrets – sauf pour qui sait les faire parler.

Rédacteur: Maxime Gillio mercredi 06 janvier 2010
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