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Grand format
Inédit
Tout public
252 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-35523-447-7
Coll. "Polar"
Police des villes et police des champs
Trois jeunes femmes sont retrouvées après leur enlèvement. L'histoire est étrange car elles ont été séquestrées, mais endormies, nourries par intraveineuse, soignées et habillées de manière à ressembler à des poupées. Puis au bout d'un mois, elles ont été remises dans la nature. Malheureusement, elles ne se souviennent de rien. Ces enlèvements sont d'autant plus inquiétant qu'il s'agit en fait de la deuxième série d'enlèvements de ce genre de jeunes femmes. Stéphane Maltais, un policier canadien, est chargé de l'affaire, et il piétine. En parallèle, à la campagne, Pascale Dumoulin-Thornby doit enquêter sur des rumeurs qui feraient des gens dont elle a la surveillance des complices éventuels dans ces enlèvements. Même si elle ne peut rien trouver ni prouver, elle se retrouve avec Stéphane Maltais dans une "cellule de crise" chargée de faire avancer l'enquête. Vont donc se dérouler en parallèle leurs amours naissantes, la découverte des pratiques policières à la ville et la campagne québécoise et, bien sûr, la lente enquête pour découvrir qui est le mystérieux ravisseur. Des pistes s'ouvrent à eux, notamment celle d'un pasteur britannique protestant de la région de Luton, dans le Bedforshire, qui s'est "réfugié" au Canada après des plaintes en France pour des comportements "inadéquats". En même temps, la famille qui faisait l'objet de rumeurs ne semble pas forcément blanc-bleu dans cette histoire.
L'auteur Michel Mongeau est philosophe de formation et cela se voit doublement dans ce troisième roman. D'une part, il y a un souci de mélanger une écriture précise et classique avec des expressions du patois et des vocabulaires québécois. D'autre part, il est fait allusion dans l'histoire à l'intérêt scolaire que les deux policiers ont eu pour la philosophie. L'enquête en elle-même est elle aussi de facture très classique sur fond de procédure - interrogatoires, recherches des éléments de preuves, questions soulevées par les aspects contradictoires des témoignages des uns et des autres. Mais le récit raconte aussi une obsession, psychanalytiquement intéressante, et perverse d'une manière assez étrange. La relation de deux policiers et l'enquête classique s'inscrivent donc dans une histoire sans grand suspense, ni action, mais sur un déroulé construit avec minutie. L'aspect très particulier du ravisseur en série pallie un certain manque d'originalité dans l'intrigue. L'Odeur du mal se laisse lire avec plaisir, l'exotisme québécois pouvant aider.
Citation
Vers 18 heures, le lieutenant Stéphane Maltais, du service des enquêtes sur les crimes majeurs de la SQ, reçut un appel d'Arsen Mikoyan, le légiste, qui sortait tout juste de la morgue des sous-sols de l'hôpital lanaudois. Ce dernier lui expliqua, avec son charmant accent libano-arménien, que les trois pauvres filles avaient repris conscience.