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Nazis dans le rétro
Dans une mauvaise passe après un incident dû à l'abus d'alcool qui lui vaut d'être suspendu, le policier Arnaud Shimansky subit un autre coup du sort avec la mort de son grand-père Simon, un rescapé d'Auschwitz héros de la famille, qui s'était converti au catholicisme pour pouvoir reposer au côté de son épouse et non dans le carré juif du Père-Lachaise. Alors que le nouveau ministre de l'Intérieur fait grincer des dents au 36 avec ses directives, Arnaud Shimansky attend de passer en conseil de discipline. Mais chez son grand-père, dans une armoire bien cachée au grenier, sous une housse, il découvre un uniforme de la Schutzstaffel — les tristement célèbres SS. Que peut-il bien faire chez un ancien déporté ? S'adressant à un ex-monte en l'air pour percer le coffre de son grand-père, il découvre trois carnets frappés de la croix gammée écrits en allemand. Qui les a rédigés ? Est-ce Simon ? Ils ne résolvent pas la question principale : que fait cet uniforme sous son toit ? Comme Simon était ami avec Klein Habsbourg, une chasseuse de nazis notoire, il cherche à la rencontrer à sa galerie de peintures, dont il découvre qu'elle est tenue par sa petite-fille Charlotte. De plus, un passage au Mémorial de la Shoah lui apprend que le nom de Simon Shimansky ne figure pas dans la base de données des déportés alors qu'il était censé être passé par le terrible Vél'd'hiv avant d'être envoyé à Auschwitz. Et ce n'est pas le seul trou dans son histoire. Pour découvrir la vérité, Arnaud Shimansky devra aller jusqu'en Argentine, là où on tente de faire survivre la pire des idéologies...
Les Loups-garous d'Argentine, de Jérémy Wulc, est un premier roman qui ne choisit pas un sujet des plus faciles. Mais l'auteur évite heureusement tout pathos par rapport à cette sinistre époque. Son histoire prend la forme d'un roman populaire (au sens noble du terme) moderne au ton passablement léger en dépit de son thème qui préfère faire toucher du doigt par de nombreux points de vue cette époque maudite plutôt que de jouer des grandes orgues. Et si la révélation est assez évidente, on ne cherche pas à en faire une surprise du roman, ce qui serait ridicule. Après un ultime rebondissement inattendu (sans trop déflorer, amateurs de happy-end, passez votre chemin), le tout se finit en forme d'avertissement salutaire de nos jours où on a les pires complaisances pour la bête immonde. Bien entendu, ce premier roman ne révolutionnera rien et n'en a pas l'intention, mais il est d'une lecture agréable avec ce petit supplément d'âme en plus.
Citation
Arnaud correspondait, et il le savait, à tous les stéréotypes du flic. Alcoolique, seul, pensant être le meilleur et travaillant comme un justicier. Voilà à quoi ressemblait Arnaud : un cliché.