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Grand format
Inédit
Tout public
234 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-37114-086-8
Coll. "Noir : quêtes et enquêtes"
Corvus Corax
Le journaliste Nicolas Berger déprime depuis que sa grande histoire d'amour a du plomb dans l'aile. Pour le sortir de sa dépression, son rédac'chef l'envoie couvrir un fait divers pas comme les autres : dans le petit village de Salérac, quelqu'un qui signe le Corvidé envoie des lettres détaillant les petits secrets d'à peu près tout le monde, au point que les habitants n'osent plus aller chercher leur courrier. Une pratique née à Tulle dans les années 1920, le nom de Corbeau venant du fait que l'accusée portait des vêtements de deuil. Mais à Séverac, l'affaire rappelle surtout l'émergence d'un autre corbeau, en 2008. Celui d'aujourd'hui, en 2017, a réussi à semer la zizanie parmi les villageois, provoquant au moins une dispute au conseil municipal. A-t-il repris du service plus de dix ans plus tard ? Et pourquoi s'acharner ainsi sur un village ni meilleur ni pire que les autres ?
Voici donc un premier roman où il ne faut pas chercher les grandes orgues du thriller industriel, ni le "roman à énigme" qu'annonce le rabat (peut-être parce qu'une marque sur l'une des lettres qui s'avère être un blason joue un rôle ? Mais ça ne suffit guère pour mériter cette étiquette). Non, ce qui intéresse David Gauthier c'est plutôt la petite musique du quotidien et un défilé de personnages crédibles jusque dans leurs travers. On serait tenté de comparer à Georges Simenon, mais l'auteur use d'un langage autrement plus fleuri que celui, volontairement épuré, du maître. On est également une fois de plus sur cette frontière entre "blanche" et "noire", puisqu'il n'y a pas vraiment de crime et que les éléments purement polaresques n'interviennent qu'à la fin. On aurait volontiers allégé de quelques dizaines de pages, mais en ces temps de soumission à la série télévisée où les personnages doivent se contenter d'un ou deux traits grossiers en guise de caractérisation, voir un auteur se soucier d'écriture est rafraîchissant...
Citation
Je passe ma vie en terrasse des cafés à observer celle des autres. C'est une mine d'or pour un journaliste. Bien meilleure que les réseaux sociaux. Il suffit de tendre l'oreille — pas au sens propre si vous voulez rester discret — pour palper le pouls d'une ville, les préoccupations des habitants.