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La Rivière des disparues
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Alice Seelow
Paris : Buchet Chastel, avril 2021
412 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-283-03236-7
Coll. "Littérature étrangère"
Vie normale dans un quartier américain
À Philadelphie, Mickey est une femme policière qui doit jongler avec les horaires et un enfant qu'elle élève seule. Elle parcourt les rues avec un nouveau coéquipier et est toujours aux aguets, à la recherche de Kacey, sa sœur, qui se drogue et se prostitue. Elle doit aussi bien entendu composer avec son chef qui ne l'apprécie guère et la surveille pour la coincer. Au début de La Rivière des disparues, de Liz Moore, elle doit aller dans un terrain vague où a été vu un cadavre. Elle découvre qu'il s'agit d'un meurtre et prévient ses chefs. En discutant avec des prostituées elle apprend que le coupable est peut-être un policier. Elle en réfère alors à sa hiérarchie qui ne veut pas en entendre parler. C'est alors que Mickey se rend compte que cela fait quelques semaines qu'elle n'a pas vu sa sœur. Serait-elle elle aussi une victime du tueur, corps caché et non encore découvert pour l'instant ?
Le roman de Liz Moore se compose de différentes strates : nous allons suivre d'un côté le quotidien compliqué de Mickey entre son travail, son fils qui grandit et a besoin d'elle, ses problèmes avec le père de l'enfant et ses relations compliquées avec le reste de la famille (vivant dans le quartier, un peu sordide, ceux-ci apprécient peu les forces de police). De l'autre, nous allons avoir différents flashbacks qui vont complexifier l'histoire et créer des rebondissements, reposant plus sur la vie de la policière que sur l'enquête elle-même. Buchet-Chastel publie ce roman dans une collection plus grand public et ce n'est que justice car le roman est moyennement policier. Il est plutôt la description d'un quartier pauvre et délaissé de l'Amérique, d'une famille largement dysfonctionnelle et des complications pour une femme célibataire d'élever un enfant, dans un monde plutôt fait pour les hommes. Quelques fausses pistes sur l'identité du criminel, sur qui est réellement qui dans cette histoire, sur les raisons qui ont poussé Kacey à disparaitre, permettent d'utiliser les ressorts du roman policier pour rendre plus palpitante une intrigue classique. Les amateurs de roman noir ou même d'enquête forte risquent d'être déçus, ceux qui cherchent plutôt dans le roman des approches psychologiques y trouveront plus facilement leur compte.
Citation
Il y a un corps sur la voie ferrée de Gurney Street. Femme, âge indéterminé, overdose probable, informe l'opératrice du central. Je pense : Kacey. C'est un tic, un réflexe, quelque chose d'âpre qui loge dans mon subconscient et envoie le même message à la partie primitive de mon cerveau chaque fois qu'on nous signale une victime de sexe féminin.