Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
598 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8195-0641-6
Coll. "Thriller"
Noir sur fond blanc
Yoran Rosko souffre d'une maladie rare qui nécessite des soins importants. En effet, il distingue le monde en noir et blanc, et surtout les contrastes de lumière sont très violents pour lui. Il est donc obligé de porter sans cesse des lunettes noires et d'éviter les trop fortes lumières. Pour l'instant, il est dans une clinique d'Amsterdam qui pourrait essayer de le soigner en partie. Mais alors qu'il prend son temps pour guérir, il est averti qu'un vieil ami vient de disparaître en mer, et il rentre quelques jours en Bretagne pour assister là la cérémonie funéraire. Là, il apprend que son père a disparu et un de ses amis, qui est dans un hôpital psychiatrique où il purge sa peine de prison, l'appelle. Il aurait des informations sur son père. Yoran découvre ainsi que derrière le départ de son père se cache une fuite pour éviter d'être liquidé par un mystérieux groupe aux ramifications internationales qui prépare des coups tordus. Il décide alors d'en savoir plus sans bien savoir où il met les pieds. Son enquête va le mener au nord de la Sibérie, poursuivi par un tueur à gages impitoyable et aidé par un groupe de citoyens qui lutte contre les "méchants".
Les amateurs de thrillers avaient découvert il y a quelques mois le personnage de Yoran Rosko avec Armorican Psycho, un premier roman de Gwenael Le Guellec qui avait révélé un personnage attachant qui naviguait déjà dans un récit aux allures de thriller, rondement mené et bien construit. Dans ce deuxième volet, nous suivons en parallèle le tueur à gages (qui passe son temps à se comparer à Christopher Walken et à ses nombreux rôles au cinéma), Yoran qui tente tant bien que mal de comprendre ce qui se passe, et des personnages secondaires qui essaient de mener leurs barques au milieu des morts et des tortures. S'appuyant sur une trame extrêmement noire (avec d'horribles personnages qui n'hésitent jamais, des plans sadiques à l'extrême), le roman va se concentrer sur ce nord glacé où il est difficile de survivre. Afin de rendre encore plus glauque les passages durs, l'auteur sait glisser des moments plus calmes, voire de camaraderie, qui renforcent encore plus les passages au noir. Ainsi le fond et la forme se répondent : nous sommes en Sibérie, dans des mines à ciel ouvert où les minerais en suspension font tomber de la neige noire, où les victimes (des immigrés clandestins d'origine africaine) doivent courir dans la neige, où le personnage central voit tout en noir et blanc, même si certains personnages font mentir ce contraste saisissant en se révélant parfois capable d'une action positive pour les "méchants" et une négative pour les "gentils", montrant par-là que le thriller, chez Gwenael Le Guellec, sait faire varier l'amplitude de sa palette dans toutes les nuances de ces deux "couleurs". Surtout, l'auteur sait raconter une histoire et tenir une intrigue pour que le lecteur ait beaucoup de mal à reposer le livre avant la fin.
Citation
Nous n'avons aucune existence légale. On ne peut pas compter sur un quelconque soutien. Et il nous fallait une monnaie d'échange. Wikström aurait fait l'affaire à merveille, mais on se contentera d'un second couteau.