Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
168 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-4277-5
Coll. "Noire"
Dans la peau de l'ourse
Lorie et sa mère se sont disputées, et cette dernière est finalement partie seule camper sur les bords du lac Matte, un lac canadien. Peu de temps après, elle a été retrouvée morte, assassinée. L'année suivante, Lorie décide d'aller dans une sorte d'hommage-pèlerinage sur les lieux. Là elle rencontre une ourse particulièrement affamée et, Mikona Awashish et sa fille, deux indiennes Atikamekw venues ici peut-être pour braconner, peut-être pour se venger d'un Blanc. André Chillas, un agent de protection de la faune, surveille les lieux d'autant plus qu'il se doute bien que la présence de ces trois femmes risque de perturber la tranquillité estivale.
Le récit de Maureen Martineau se situe donc dans les grands espaces, mais l'auteure québecoise nous plonge plutôt dans une sorte de huis-clos à ciel ouvert et en plein camping dans la nature sauvage. L'intrigue est même entrecoupée des pensées et actions de la femelle ourse qui traîne sur les bords du lac Matte. Nous allons suivre ces trois (quatre ?) personnages féminins qui essaient de composer avec un passé qui n'est justement pas passé. L'enquête est surtout faite de non-dits, de choses tues, car la violence qui s'est exercée est une violence dont les victimes refusent de parler. La nature pourrait être consolatrice, mais elle sait aussi être âpre. Le roman est court et joue plus cette création d'atmosphère que sur un suspense policier. Il y a même une oscillation vers le fantastique car on pourrait se poser la question de savoir si l'âme de la mère, violée et tuée, ne parvient pas à s'immiscer dans le corps de l'ourse pour revenir se venger plus tard. Ce sont surtout des lecteurs attirés par les romans à la confluence des genres qui y trouveront leur substantifique moelle, les plus purs et durs voyant surtout une intrigue proche de la littérature générale.
Citation
Son sort ne diffère pas tant de celui de la femme. Toutes deux dans la mire des chasseurs. Quoique, contrairement à ce qu'on voit dans le genre humain, jamais un mâle de sa propre espèce ne s'en prendrait à elle.