Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Avec la collaboration de Zhang Xiaoqiu
Keyi Sheng (illustrateur)
Traduit du chinois par Brigitte Duzan
Arles : Philippe Picquier, mai 2021
190 p. ; 17 x 11 cm
Coll. "Picquier poche"
Colonie de maternité
Le Paradis n'est pas un lieu mythique vanté par les religions. Le Paradis en Chine, c'est le nom d'une clinique. Une clinique un peu particulière où des jeunes femmes sont retenues quelques mois afin d'accoucher d'enfants qui ne sont pas les leurs. Elles sont juste des mères porteuses dont il faut surveiller la vie afin de pouvoir vendre le bébé qui va arriver à un client satisfait. Dans ce monde fermé, dirigé d'une main de fer avec une volonté patriarcale, par un petit groupe de gens dont on ne sait exactement si il s'agit juste de capitalistes hypocrites ou de membres d'une organisation criminelle, vient d'arriver une jeune femme, un peu simple d'esprit. Elle va décrire avec humour et naïveté sa vie dans le Paradis.
Moments de tendresse, de tension, volonté de s'enfuir, questionnement sur leur rôle exact, le roman de la Chinoise Sheng Keyi ausculte les différents aspects de la vie de cette sorte de colonie de vacances, d'internat, d'un genre particulier. Sans instants de grande tension, de manière assez bonhomme, l'auteure laisse le lecteur se poser les questions sur ce genre de pratique, sur la société chinoise qui permet ce système. Ce roman, qui se trouve plus du côté réaliste ou naturaliste que d'un texte proche du polar nous offre quelques pointes poétiques ou symboliques. Un paradis reste plus un roman à destination d'un public intéressé par le sujet, par la vision féminine que décrit Sheng Keyi, que par des enjeux plus pointus sur la criminalité ou la légalité qui y seraient liées.
Citation
La situation est grave. L'autre soir, 88 a profité de ce que le garde s'était endormi pour s'enfuir. Je vais attendre encire deux jours pour voir si elle revient... Prévenir la police ? Mais nous n'avons pas de licence d'exploitation, en d'autres termes l'entreprise est illégale.