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Grand format
Inédit
Tout public
170 p. ; 20 x 14 cm
ISBN 978-2-35408-782-1
Coll. "Mu"
Désastres de la colonisation
Albert Villeneuve a une vie de misère en France. Alors il décide avec son épouse et sa fille d'aller faire fortune dans les colonies. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, et toute la petite famille embarque. Mais durant le trajet, sa femme et sa fille meurent de maladie, et il débarque seul sur l'île de Sainte-Madeleine. Là, toutes les promesses faites par les bureaux de la colonisation en Métropole s'avèrent fausses, d'autant plus que la disparition de sa famille lui enlève beaucoup de possibilités. Il s'enivre donc dans les bars tout en rêvant de faire fortune. Un jour, il assiste à une scène de maltraitance d'un militaire envers une jeune indigène. Il se bat contre le sergent Arpagon qu'il parvient à chasser, mais il s'en est fait un ennemi mortel. Toujours désireux de s'enrichir, il préfère aller chercher fortune dans l'intérieur de l'île, tout en étant poursuivi par le sergent.
Nicolas Cartelet nous propose un texte court, qui tourne au texte kafkaïen. Petit blanc est l'histoire d'une descente aux enfers d'un personnage qui n'arrive pas à mettre en adéquation ses rêves et la réalité. Récit voltairien qui se moque de la colonisation des petits blancs stupides et vivant mal le dépaysement, pris dans des contradictions complexes (au milieu du roman, le personnage rencontre un blanc qui a ouvert un comptoir au milieu de la savane pour vendre des boîtes de thon en conserves et qui tient le registre précis de ses ventes, c'est-à-dire la sortie d'une boîte ou deux par jour pour sa propre consommation). Porté par un style qui joue avec l'ironie, qui peut rappeler aux amateurs les pages que Louis-Ferdinand Céline consacre à sa description de l'Afrique dans son "Voyage", le roman se déroule implacable jusqu'à une conclusion logique.
Citation
Il regardait sa main avec effroi, comme s'il découvrait soudain un monstre au bout de son bras. Tous dans ses gestes disait sa gêne, il cherchait déjà comment se faire pardonner, lui qui mettait une application malsaine à me satisfaire. Oui, décidément, ce type était déprimant de bonne volonté.