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Poche
Réédition
Tout public
C'est ainsi que les hommes vivent
Guillaume Levasseur est un jeune homme qui ne cherche que la paix et la tranquillité. Il est venu dans ces montagnes pour construire sa bergerie et vivre calmement de l'élevage de chèvres. Il s'est renseigné, et il s'agit de terres communales dont il peut se servir. Mais c'est compter sans la communauté locale qui se sert de ces terres pour y chasser le sanglier. Le conflit d'usage qui pourrait se régler à l'amiable tourne rapidement à la discussion de sourds. Les amis d'un jour deviennent des ennemis. Face aux chasseurs qui représentent un clan très soudé, les autres habitants du village préfèrent souvent se taire pour éviter les ennuis. Mais Guillaume Levasseur est lui-même têtu. Il a la loi pour lui, et il pense naïvement que ça pourrait suffire.
Le résumé est court, non pas seulement parce que le roman en lui-même est concentré, mais parce que le récit ne joue pas sur le suspense ou sur des actions violentes menées par l'un ou l'autre. Il se concentre sur l'atmosphère, sur les non-dits, sur le silence de la vie villageoise, sur un monde qui se tait, qui ressasse, pétri dans ses certitudes et opiniâtre dans ses façons de faire. Un soin d'écriture est apporté aux décors, à la vie rurale (petites fêtes, désœuvrement de la jeunesse, petits travaux du quotidien qui prend du temps et façonne les paysages, travail ancestral chaque jour recommencé). La Certitude des pierres, nouveau roman de Jérôme Bonnetto, joue sur cette atmosphère pour créer un roman qui sent la chaleur du sol, la rigueur ou la rudesse des gens, la trahison et l'amitié mal récompensée, l'empathie qui peut naître, la vie qui doit gagner ses droits, la volonté humaine de s'être et de s'épanouir par son labeur, le tout avec une poésie liée aux instants. Le roman de Jérôme Bonnetto va donc sans doute attirer plus les amateurs de polars qui sont sensibles aux variations de l'air, aux ambiances qu'aux règlements de compte. Mais il laisse une profonde impression à ceux qui s'y plongeront.
Citation
On souffla le mot dans tout le village. Malédiction. Certains se signèrent, d'autres crachèrent. Le père René tenta de rassurer tout le monde. Un accident, juste un petit incident. Mais le mot revenait toujours. Malédiction.