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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Antoine Chainas
Paris : Le Seuil, février 2021
364 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-02-142073-9
Coll. "Cadre noir"
Un froid mortel
Professeur d'université à Baltimore, Paul Gallo a perdu son frère jumeau un an plus tôt. Lorsqu'il entend parler d'un massacre commis par un tueur en série à Dread's End, au fin fond de l'Alaska, il part immédiatement sur place, persuadé que son frère est parmi les victimes. Mais dans ce village isolé, il devra faire face à la peur, au froid, et à une population hostile et superstitieuse... peut-être pour de bonnes raisons. Et dans une région où plus de deux mille personnes disparaissent sans laisser de traces chaque année, les chances de ne pas se perdre sont des plus minces.
Romancier, novelliste, chanteur et guitariste de rock basé à Baltimore, Ronald Malfi est l'auteur de près d'une trentaine de romans, novellas et recueils depuis le début des années 2000, même si Blanc d'os, qui est son quinzième roman en date, est le premier à paraître en France. Un anonymat étonnant pour un auteur plutôt doué, qui évolue souvent aux marges du thriller et du fantastique, allant parfois jusqu'à convoquer fantômes et zombies dans ses écrits. Dans Blanc d'os pourtant, la présence du fantastique est plus subtile, plus diffuse, et s'épanouit dans la rudesse du climat, dans l'hostilité d'une population rurale isolée depuis des générations et dans des croyances qui pourraient bien avoir un fond de vérité. Qu'est ce qui a bien pu pousser un montagnard à massacrer huit personnes et à les décapiter ? Qu'est ce qui se cache dans la forêt enserrant Dread's Hand comme un poing ? Pourquoi cette haie de croix dressées contre un mal invisible ? À l'instar du protagoniste, citadin égaré dans une ruralité trop rude pour lui, on est plongés peu à peu dans une toile de croyances et d'événements peut-être pas totalement rationnels portés par une ambiance mortifère qui évoque aussi bien Twin Peaks ou The Wicker Man que certains romans de Stephen King ou Dean Koontz. Auteur efficace, rompu aux règles du thriller, Ronald Malfi sait jouer des règles du page-turner qu'on lit à toute vitesse et qu'on ne lâche pas (nonobstant une propension à résumer l'action en cours tous les trois chapitres, ce qui est un tantinet agaçant). Rapide, riche en images évocatrices, Blanc d'os est ouvertement construit comme un script de film, et son adaptation prochaine sous forme de série télé (pour Amazon) apparaît comme une évidence. En attendant celle-ci, n'hésitez pas à vous aventurer dans les forêts de Dread's Hand, mais attention à l'hypothermie et aux Blancs d'os qui rôdent parmi les arbres chargés de neige !
Citation
Quand on approche, on franchit une espèce de barrière invisible, une frontière entre le village et le reste du monde civilisé. Il y a de grandes croix le long de la chaussée, avant d'arriver au village. Certaines sont si vieilles qu'on les jurerait érigées au temps des premiers habitants.