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L'Autre bout du fil
Grand format
Inédit
Tout public
Préface de Serge Quadruppani
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve, mai 2021
284 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-15510-7
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Le crime est tailleur
Rien ne s'arrange dans la vie des policiers de Vigata. Le jour, ils doivent régler les affaires courantes et, la nuit, ils sont dans l'obligation d'aider leurs confrères pour gérer les bateaux de migrants qui arrivent sans cesse. Parmi eux, Montalbano est même obligé, parfois, de jouer son rôle de policiers, car certains commettent des crimes ou des viols lors du voyage. Toujours est-il que la vie est bien dure pour ce commissariat. Qui plus est, notre policier fétiche doit monter dans le nord du pays pour assister à un mariage avec la belle Livia. Cette dernière l'oblige à avoir un costume neuf, qu'il devra faire faire par une couturière de Vigata. À peine a-t-il commencé à prendre les mesures, que la jeune femme est assassinée de nombreux coups de ciseaux. Son passé est mystérieux, elle semblait connaître son assassin, mais sa vie amoureuse était un peu compliquée et les coupables potentiels sont nombreux. Montalbano, entre deux opérations pour les migrants, deux repas de gourmets et des allers-retours au domicile de la morte pour découvrir le détail qui cloche et dont il n'arrive pas à saisir le sens, trouvera la solution.
Après une préface sympathique de Serge Quadruppani qui évoque Andrea Camilleri décédé il y a deux ans et son personnage, Salvo Montalbano, le roman de facture classique joue avec les éléments que nous connaissons déjà et qui font le charme de la série : Livia et son caractère, les descriptions de repas et de recettes, les bourdes langagières de l'adjoint, le procureur idiot et arriviste, le légiste râleur... Ici, en plus, Andrea Camilleri nous offre un fond plus social avec la description de policiers humanistes qui essaient de faire au mieux leur travail avec les migrants. De même son enquête et son crime jouent avec le présent et le passé, une femme mystérieuse et une histoire bien construite, des suspects crédibles. Au fil de l'enquête, toujours un peu nonchalante, on retrouve avec plaisir une "aventure" de Salvo Montalbano, comme on se glisse dans un habit déjà mis mais dont on apprécie le confort, comme on regarde un Woody Allen, en sachant que même moyen, on ne perd pas son temps, mais on passe un bon moment. Et en plus, L'Autre bout du fil est même un bon cru.
Citation
L'arme du crime, reprit Pasquano, ce sont ces ciseaux de tailleur trouvés sur la table. Les blessures sont parfaitement compatibles. Je dois ajouter qu'il faut beaucoup de force pour enfoncer à fond des ciseaux de ce genre, comme l'assassin l'a fait.