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La Femme au manteau bleu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Georges Lory
Paris : Gallimard, août 2021
186 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-285780-5
Coll. "Série noire"
Des trésors cachés
Les amateurs de Deon Meyer se souviendront peut-être que dans son dernier opus, le récit s'ouvrait par une poursuite et que durant l'intrigue l'inquiétude de Benny Griessel, l'un des deux policiers récurrents de l'auteur, réfléchissait à la meilleure façon de convaincre sa nouvelle compagne de l'épouser et comment trouver une bague sans trop écorner son budget. Griessel est également un musicien qui joue, pour le fun et pour arrondir ses fins de mois, dans un groupe de musique. Aussi connait-il l'art de la variation et de la reprise. C'est peut-être ce qui l'a motivé dans ce court roman (par rapport aux précédents) qui reprend quelques éléments mais sous un angle différent (le roman est sorti en Afrique du Sud avant La Proie ; une publication inversée en France). La poursuite et la visite chez un marchand d'occasion pour parler de la bague sont une manière d'évoquer un tableau représentant une femme en bleu (celle du titre). Ce tableau, une spécialiste de l'art est venue le chercher en Afrique du Sud car elle pensait qu'un des ancêtres hollandais qui ont colonisé l'Afrique du sud l'avait apporté depuis son pays. Depuis des siècles, il serait là chez des héritiers qui n'en connaissent pas la valeur. C'est du moins ce que pensent les deux policiers après la découverte de cette spécialiste retrouvée assassinée, son corps déposé sur un muret. L'enquête les entraîne alors vers un historien puis un détective privé un peu crapuleux et qui avait engagé un cambrioleur pour une mystérieuse mission liée à un tableau.
Variation intelligente sur un thème archétypal (lire Le Faucon maltais), La Femme au manteau bleu n'a pas la densité sociale et politique des autres enquêtes habituelles concoctées par le romancier. Aussi Deon Meyer la joue en mode mineur avec une version courte qui correspondant parfaitement à son propos. Une histoire limpide qui permet de raconter aussi l'avancée psychologique de son inspecteur au long d'une enquête qui se révèle par une chute bien amenée, et qui confirme toute le talent de Deon Meyer. Un petit récit par son format, mais un livre qui s'insère avec perfection dans la série "Benny Griessel", pour nous offrir une vignette différente mais tout aussi sympathique de ce duo d'enquêteurs.
Citation
Griessel sait comment fonctionnent les disparitions inattendues et le chagrin, comment ils peuvent libérer différents souvenirs. Il n'est pas surpris de l'entendre sangloter à cet instant-là. Il attend patiemment avant de dire 'je suis désolé'.