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Tu ne seras plus mon frère
Grand format
Inédit
Tout public
Caïn et Abel
Qui peut bien tuer un enfant ? C'est la question que se pose l'assistante sociale Florence Dutertre lorsqu'elle voit tomber le petit Youssef, onze ans, sous ses yeux. Un pur assassinat de sniper, donc prémédité, un tir à distance avec une grande précision. Sauf que l'enfant qu'elle sondait n'était pas ordinaire : c'était le fils d'une femme ralliée à Daesh, endoctriné dans une idéologie qui lui a appris à compter avec des bombes et des balles, et que se faire exploser le mènerait au paradis... Un endoctrinement mortifère dont elle tentait de le sortir. Elle apprend que ce n'est pas le premier "Ashbal", les "Lionceaux du califat" revenu en France à être abattu par le mystérieux sniper qui ne prend plus la peine de vérifier que ses victimes sont bel et bien endoctrinées avant d'agir. Pire encore, la police soupçonne l'assistante sociale de passer des informations au meurtrier ! Mais cette histoire trouve son origine dans la Syrie de Bachar el Assad, dans une famille franco-syrienne meurtrie par la guerre, les Berger, père chrétien et mère musulmane. Les frères inséparables Kasswara et Kamar vont subir les effets de cette guerre : l'un choisira les forces régulières, l'autre la rébellion. C'est dans le sang et la destruction que les deux frères, chacun devenus tueurs d'élite, vont apprendre ce qu'est la haine. Et leur famille entière d'en subir les conséquences...
Les histoires de frères ou d'amis d'enfance séparés par la guerre et devenant ennemis est aussi vieille que le récit de guerre, peut-être parce qu'elle est la métaphore idéale de ces conflits mortifères. Christian Blanchard la met ici dans un contexte des plus actuel, cette guerre en Syrie qui semble bien lointaine, bien abstraite. Il la colle près du corps à travers cette histoire montrant un pays pris en étau entre la dictature d'Assad et la barbarie de Daech et la défaite de ce dernier. Quant au retour des "enfants du califat", il aurait été facile de prêter le flanc aux récupérations de tous poils, mais l'auteur se contente d'un simple constat, aussi glaçant soit-il, et ne prend pas vraiment position. Ces enfants sont-ils ou non récupérables ? Là n'est pas le sujet de ce qui se pose comme un roman populaire et d'action moderne, rappelant des œuvres filmiques telles que Démineurs qui pose la guerre comme un fait accompli avec lequel il faut traiter sans poser de jugement sur sa pertinence, ou absence d'icelle. Le tout avec une langue qui ne manque pas d'élégance dans sa simplicité et son refus des longueurs. Rien qui révolutionnera le genre, mais une réussite néanmoins.
Citation
Si une haine s'est installée entre nous, au sein d'une même famille, où va notre pays ? Je connais déjà la réponse. La vie en Syrie ne sera plus jamais comme avant.