Contenu
Vieux criminels
Grand format
Inédit
Tout public
328 p. ; illustrations en noir & blanc ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-285462-0
Coll. "Sygne"
Gangsters retraités ?
L'histoire n'est pas telle que vous la connaissez. Bonnie et Clyde ne sont pas des gangsters américains. En fait, ils sont originaires de France, ont transformé leur nom pour mener leurs activités criminelles aux États-Unis. Puis ils ont déguisé leur mort et sont revenus en France où ils ont acheté une laverie automatique, pour vivre tranquillement de leurs forfaits. Mais le temps a passé et, dans les années 1970, Clyde se retrouve dans un fauteuil roulant, Bonnie s'ennuie et le commerce a fait faillite. Ils décident donc de reprendre leurs activités criminelles, mais ils sont âgés et les temps ont changé. Leur hold-up est un fiasco complet et dans leur fuite, ils découvrent un bébé abandonné qu'ils décident d'élever. Cependant, un autre gangster qui les connait, Rodrigue, décide de les engager pour qu'ils s'occupent de les former, lui et sa compagne, aux arts criminels.
Le roman emprunte des éléments à une intrigue policière (les gangsters, l'initiation, la fuite et le déguisement), mais Nicolas de Crécy vise à un autre endroit. Son écriture cherche surtout à démystifier, à ironiser le mythe. En montrant des "héros" vieillissants, ronchons et en fauteuil, ne sachant comment faire dans un monde qui leur échappe, en appuyant avec un voyou plus "moderne" mais qui n'est pas très intelligent, l'auteur s'amuse avec les clichés, joue avec ses personnages, se moque gentiment d'eux. Situé dans une France giscardienne (qui pourrait elle-même être une parodie), ce qui vaudra un rebondissement final inattendu et très drôle, Vieux criminels risque de surprendre les amateurs du genre, car le récit décalé ne fait qu'utiliser des éléments relevant du genre plutôt que de s'inscrire dans le genre. Porté par de l'humour, le roman est intéressant, mais il prend le risque de laisser froid les lecteurs vraiment plus captivés par une ambiance noire.
Citation
Et tous ces cadavres, Eva en avait partagé la responsabilité. Sans être exactement à la manœuvre, elle était toujours présente pour encourager son compagnon, avec un enthousiasme communicatif et toujours funeste pour ceux qui étaient en face.