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Les noces bar-bar
À Trébeurnac'h, en Bretagne, un jour des années 1980 est arrivé Alex Bothorel, un étranger transfuge de Paris, fuyant la défonce plus que la Défense. Il a vite trouvé un contrat pour rénover l'ancien Bar à Loïc que venait d'acheter Éric Le Kouer, un fils de paysans du cru. Avec le slogan "Ni bouseux ni zonards, juste bar-bar", le fils du pays et le Parisien s'échinent à fonder le Mille Sabords, la coqueluche du coin dont Alex devient la figure de proue. Quatre ans plus tard, Éric épousait Marie-Audrey Lez-Uhel, la fille de nobles désargentés locaux. Malgré les intimidations des brutes du cru qui allèrent jusqu'à un simulacre de viol, Alex, lui, finit par épouser Lucie alors qu'elle était enceinte de trois mois. Onze ans plus tard, Alex est retrouvé mort dans son grenier, une balle au milieu du front. Qui pouvait bien vouloir la mort d'un barman apprécié de tous les noctambules ? Le coup est venu d'en bas, comme tiré par un individu de petite taille, mais la précision du tir est toute professionnelle. Le major Gaëtan Diluz, un ancien enfant lui aussi du pays, va avoir bien du mal à démêler le vrai du faux...
Dans notre grande série "Il peut y avoir du bon chez les auto-édités"... même s'il est net qu'il manque ici un solide travail éditorial qui ferait ressortir les qualités du texte. Car les qualités sont bien là : d'abord une écriture vivante qui fait bien ressortir ce petit monde tragi-comique qu'est un village breton en résistant à la tentation d'en rajouter dans le pittoresque. Petit monde qui prend vite le pas sur l'aspect purement policier, ce qui n'est pas forcément un mal, un crime servant de prétexte à la description d'un milieu étant un classique du genre. Non, ce qui gêne, c'est un déroulement un brin chaotique qui nuit à la bonne compréhension des événements précis, d'autant que le récit prend une structure de saga, sinon familiale, du moins développant plus les conséquences du crime sur l'entourage que l'enquête elle-même. Dommage, car le genre implique tout de même une certaine rigueur. Pour un premier roman néanmoins, il y a de sacrées promesses dont on verra si elles seront tenues par la suite.
Citation
Sur la pointe des pieds, elle lui devina une blessure ronde au front et se dit, vu la position, qu'il était un Jésus tué avec son temps, chirurgicalement, d'un trou, un seul, entre les yeux.