Contenu
Tu mens ? Tu meurs !
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, août 2021
334 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-8098-4222-7
Coll. "Suspense"
Bleu comme l'enfer
L'inspectrice australienne Harriet Blue s'est acharnée à prouver l'innocence de son frère Sam, accusé d'être le "Tueur de la George River", assassin de trois jeunes femmes, mais à peine y était-elle arrivée avec l'aide de deux collègues et une enquête serrée que son frère était poignardé à mort par un codétenu. Quant au véritable assassin, Regan Banks, un gamin de banlieue placé en famille d'accueil qui avait déjà été incarcéré pour un meurtre précédent, il court toujours. Mais quels étaient exactement ses relations avec Sam Blue, qu'il avait délibérément pris comme bouc émissaire ? Le cadavre d'une chirurgienne et de sa fille sont alors retrouvés : Banks les a tuées après avoir forcé la doctoresse à soigner les plaies laissées par sa dernière échauffourée avec la police. Puis, comme il l'annonce au téléphone à Harriet, il tue deux policiers pour avoir accès à son dossier. Or l'inspectrice est désormais en cavale depuis qu'elle a décidé d'arrêter l'assassin, et ses collègues redoutent qu'elle ne soit la prochaine victime. Sauf que Regan Banks n'est peut-être pas le plus dangereux pour de ses chasseurs...
Répétons-le, les produits de l'usine Patterson (qui a pris tout de même la peine de répondre aux questions de k-libre en 2012) se déroulent dans un univers tellement idiosyncratique qu'ils ne peuvent qu'être pris indépendamment et ne se comparer qu'aux autres produits de l'usine. Donc, la question qui se pose sur cette version moderne des pulps (mais au tarif premium) n'est pas sa qualité littéraire, mais de savoir si le consommateur sera content, la qualité des produits étant très variable et comprenant de vrais navets (Bons baisers du tueur... eugh...). Si la série des "Private" reste la meilleure, les "NYPD Red" prétendants au titre semblant s'enliser dans la répétition d'une formule, cette trilogie est nettement dans le braquet supérieur — même si on peut regretter que le décor australien soit particulièrement peu mis en valeur. Évidemment, on a droit au style kinétique typique de l'écurie, que mettent souvent en avant ses détracteurs, et il ne faut pas s'attendre à des fioritures littéraires, mais la fin introduit une dimension psychologique inattendue et annonce une nouvelle direction pour la série, dont le nouvel épisode est déjà paru en version originale. On ne sait si c'est une bonne chose, puisqu'on ne s'adresse pas aux polareux (et probablement pas aux lecteurs de k-libre), mais à un public de séries télévisées habitué à se voir servir la même soupe avec juste un ingrédient différent. Sale affaire...
Citation
Les tueurs ont leurs rituels, comme j'ai souvent pu le constater. Un assassin qui pénètre dans une maison peut par exemple couper le téléphone, cacher toutes les photos de famille en les retournant, éventuellement fouiller les tiroirs de lingerie de sa victime en attendant qu'elle rentre chez elle. Il tire les rideaux, s'installe sur le canapé et hume l'atmosphère du lieu. C'est l'accomplissement de son rituel qui lui permet de tuer, de s'en aller tranquillement et de recommencer plus tard. Le fruit d'un programme soigneusement répété.