Divin Toulouse

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Roman - Noir

Divin Toulouse

Hard boiled - Urbain - Artistique MAJ lundi 11 octobre 2021

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 10,5 €

Luis Alfredo
Pau : Cairn, septembre 2021
286 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 979-10-7006-001-8
Coll. "Du noir au Sud"

Salauds ou les 120 journées de Toulouse

Depuis quelques années, Luis Alfredo nous offre une "série" centrée sur Toulouse et un commissaire atypique. Ce commissaire est parfois aidé dans ses enquêtes par un journaliste et un détective privé qui passe son temps libre à lire l'œuvre de Karl Marx. Comme souvent, en littérature policière, les lecteurs aimeraient en savoir plus sur ces personnages secondaires. C'est peut-être pour cette raison que l'auteur a décidé de décaler son histoire et d'offrir aujourd'hui une place privilégiée à Nadal, qui s'occupe d'affaires privées sur Toulouse. Au début de Divin Toulouse, il est engagé par un prostitué car son compagnon, lui aussi prostitué, a été agressé. Ce n'est pas une agression classique, mais elle serait liée aux actions violentes d'un groupe qui tenterait de commettre des actions sadiennes. Le groupe s'appellerait Groupe Divin-Marquis et aurait commencé sa "carrière" en vandalisant un cimetière, avant de passer à des cibles humaines ! (Comme en plus, dans le roman, passent une Juliette, une Franval et un Clairwill, on sent bien que le Marquis n'est pas loin.) Nadal mène donc l'enquête, même si les pistes sont fragiles et qu'il est difficile de retrouver les membres d'un groupe secret et éloigné des cercles traditionnels de la criminalité classique. Mais surtout Nadal a une inquiétude : tout montre que les actions perpétuées sont de plus en plus sanglantes, et il s'attend à un meurtre. Ce qui finira par arriver, de manière extrêmement théâtrale. Quelques jours après ce forfait, c'est au tour de sa voisine de venir le voir car elle aussi a été agressée par les membres du groupe, mais elle s'est défendue et en a abattu trois. Peut-il l'aider sans prévenir la police ? Nadal, chevaleresque et amoureux, accepte, ne sachant pas trop bien dans quel piège il est tombé.

Racontée à la première personne, dans la grande tradition des récits de privés, l'intrigue est très classique dans sa forme - un détective, un client, puis un deuxième, une belle fille qui tombe dans ses bras et a bien des soucis, un groupe mystérieux à retrouver (et dont les buts sont peut-être plus particuliers qu'il ne pourrait le sembler au début), des rebondissements et des bagarres, des coups de poing et des coups tordus, un privé entre sentimentalisme et cynisme. Divin Toulouse raconte donc une histoire policière, peuplée de secrets, s'appuyant sur une ville que l'auteur connait bien - Luis Alfredo la décrit de l'intérieur, avec sa sociologie entière et particulière (le privé passe des châteaux discrets de la haute bourgeoisie et de l'ancienne noblesse aux "ruisseaux" et au lumpenprolétariat des quartiers délabrés). Le mélange entre des décors décrits par un auteur qui les connait, une histoire où le commissaire et le journaliste interviendront en arrière-plan, permet donc de présenter de manière plus pointue un comparse des aventures toulousaines. Les amateurs de l'auteur retrouveront ce qui fait souvent le centre de l'intrigue : un sens du polar rapide, des réflexions sur le monde et la façon dont il ne tourne pas très rond, un regard sur les sexualités, des personnages attachants et une intrigue qui adapte de manière intelligente les canons du genre.

Citation

Il était nu, le crâne et le pubis rasés, le corps zébré de stigmates sanguinolents, et coiffé d'une couronne d'épines. Il avait été crucifié, à l'aide d'une cloueuse, de deux crampillons dans chaque main et chaque pied.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 11 octobre 2021
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