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Inédit
Tout public
Paris : Matin calme, août 2021
212 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-491290-39-9
Disparition coupable ?
Lorsque Choi Sun-woo, la présentatrice-vedette d'un journal télévisé, une femme qui avait tout pour elle, la beauté et l'intelligence, l'une des personnes les plus célèbres de toute la Corée du Sud, disparait, on pense d'abord à un enlèvement : son père n'est-il pas la président d'un chaebol, l'une de ces immenses entreprises dominant le pays ? Les plus folles rumeurs ne couraient-elle pas sur son incroyable succès et l'absence suspecte de toute rumeur négative à son égard ? Mais la procureure Jun-Hee y voit peut-être un lien avec une autre enquête qui piétine, celle de la mort de deux femmes brûlées dans leurs voitures à l'aide d'un liquide incendiaire. Les crimes sont si rares en Corée du Sud... Mais tout change lorsqu'on découvre son cadavre la nuque brisée. La vedette semble soudain moins irréprochable. Car elle gît dans la maison de Seo in-ha, un professeur de peinture et peintre réputé tout aussi irréprochable. Du moins en apparence : interrogé, le peintre déclare qu'il avait avec la femme mariée qu'était Choi Sun-woo une liaison à base de sado-masochisme. Alors que la procureure cherche déjà comment le faire condamner à mort, peine toujours existante en Corée du Sud mais rarement exécutée, le témoignage du peintre commence à présenter des zones d'ombres. Cherche-t-il à se disculper... ou à couvrir quelque chose ou quelqu'un ?
Excellente initiative des éditions Matin calme (surnom de la Corée, comme le Japon est le pays du Soleil levant et la chine l'Empire du Milieu) que de sortir un peu de l'ethnocentrisme occidental alors que le genre que l'on aime a des représentants dans le monde entier (et que le cinéma coréen commence enfin à être reconnu à sa juste valeur). Ce roman de Hee-Jai Kim se présente sous la forme d'une enquête assez classique avec un duel entre une procureure et son suspect et, contrairement à ce que pourrait laisser supposer le résumé, ne donne jamais dans le sensationnalisme. De plus, à deux cents pages et quelques, le tout ne tombe pas dans le syndrome du Livre Ventripotent™ et n'étire pas son propos. C'est surtout la fin qui attire l'attention. Elle est douce-amère et fait se rendre compte que le récit que l'on a lu était tout autre et, sans déflorer, était avant tout une histoire d'amour. On saluera aussi la traduction, puisqu'il n'est jamais facile de traduire des romans asiatiques présentant parfois des jeux d'écriture impossibles à retranscrire.
Citation
Que devait-il dire sur l'état du corps ? Choi Sun-woo, la nuque brisée, gisait nue à l'exception d'une écharpe. Le climatiseur étant réglé à 16, son cadavre était comme au moment de la mort : frais.